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18. AU MÊME.

(Freyberg) ce 22 (avril 1760).



Mon cher frère,

J'espère que mon frère Henri vous aura fait mes compliments, et qu'il vous aura embrassé de ma part. Vous me faites de beaux remercîments pour un mauvais livre qui n'en vaut pas la peine. Ce livre m'a été volé, on m'a trahi; sans quoi jamais je ne l'aurais fait imprimer.a Mais c'est le moindre des maux qui me soient arrivés. Quant au sort qui nous attend cette campagne, je ne saurais vous dire ce que j'en pense. Tant de choses casuelles, tant de hasards y peuvent influer, que la pénétration humaine ne peut répondre de rien, surtout dans la position où je me trouve, environné d'ennemis très-supérieurs. Adieu, mon cher frère; je vous embrasse de tout mon cœur, vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, etc.

19. AU MÊME.

(Leipzig) 8 février (1761).



Mon cher frère,

Je sais que vos terres ont souffert par l'invasion des ennemis.a Je conçois l'embarras que vous en devez ressentir. Je ne suis pas, malheureusement, en état de réparer la brèche que vos finances et celles de tant de bons patriotes ont soufferte; je fais ce que je puis, et de bien bon cœur. Recevez donc comme une marque de mon amitié le peu que je vous envoie; ne faites pas attention à la somme, mais à l'intention de celui qui vous l'envoie, et


a Voyez t. X, p. II; t. XIX, p. 154, 188 et 189; t. XX. p. IV, art. IV.

a Voyez t. V, p. 86 et suivantes.