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27. AU MÊME.

(Octobre ou novembre 1765.)



Mon cher frère,

Vous pouvez juger facilement de l'impression que m'a faite votre lettre; mais sans m'épancher en plaintes, j'en viens d'abord à ce qui peut sauver ma sœur, et je ne vois, mon cher frère, que deux moyens. L'un est l'usage des diurétiques; le second est une légère incision à la jambe, pour faire écouler les eaux. Je ne crains que l'irrésolution des médecins à prendre leur parti, car, dans un cas comme celui-ci, il en faut prendre nécessairement. Pour moi, qui ne vois pas ma sœur, je me garde bien de décider d'ici ce qui peut lui convenir; mais le principal, à présent, c'est de presser les médecins à prendre leur parti, sans quoi ma sœur mourra, faute d'être secourue. Cotheniusb arrivera, j'espère, demain matin là-bas. Je vous prie d'assurer ma bonne sœur de la plus vive tendresse, et d'être persuadé de tous les sentiments avec lesquels je suis, etc.

28. AU MÊME.

(13 ou 14 novembre 1765.)



Mon cher frère,

Vous m'annoncez la perte d'une parente tendrement aimée,a d'une amie fidèle, et d'une personne qui pouvait servir de modèle de vertu, trois qualités qui ne se trouvent que rarement dans le monde. Je sens toute la grandeur de la perte que je fais; elle m'est d'autant plus sensible, que, à mon âge, elle est irréparable. Mais je vous avoue que je ne me repens pas de n'avoir pas été présent à ce moment fatal, quoique ma douleur soit la même. Embrassez tous ses enfants en mon nom, et dites-leur


b Voyez t. XIII, p. 34, et t. XXV, p. 350.

a La margrave Sophie mourut à Schwedt le 13 novembre 1765.