<554>qu'ils peuvent compter que certainement, par mon attachement et ma tendresse pour eux, je tâcherai de diminuer la douleur que leur cause la perte d'une mère aussi respectable. J'entre dans tous les arrangements que ma sœur a pris pour sa fille cadette, et vous pouvez entièrement compter sur moi. C'est au moins un service que je puis lui rendre, toute morte qu'elle est. Je dois vous dire encore que je dois à ma sœur trente mille écus; je lui en ai payé les intérêts tous les quartiers de la Trinité. Si les enfants veulent l'argent, je m'offre à le leur payer entre ci et un an; s'ils veulent les intérêts, je continuerai de les leur payer de même. Je vous prie de le leur dire. Voilà, mon cher frère, un triste sujet de correspondance. Veuille le ciel que je ne vive pas assez longtemps pour recevoir encore de pareilles nouvelles! Je vous embrasse de tout mon cœur, étant avec le plus tendre attachement, etc.

29. AU MÊME.

Ce 22 (novembre 1760).



Mon cher frère,

C'est toujours avec une douleur nouvelle que je m'occupea de ce qui concerne une personne que je regrette en vain. Cependant, comme je lui manquerai aussi peu de fidélité après sa mort que je lui en ai manqué pendant sa vie, vous pouvez assurer ses filles mes nièces que, en tout ce qui dépend de moi, je lâcherai d'adoucir la perte qu'elles ont faite, et elles trouveront en moi le même attachement qu'en leur mère. Mais, mon cher frère, tout, ce que je puis leur dire ne remplace pas ce que la mort vient de leur arracher. Pour vous, vous savez, mon cher frère, que je vous aime si sincèrement et si tendrement, que vous ne pouvez hériter de la tendresse que j'ai eue pour ceux qui ne sont plus, parce qu'on ne saurait vous aimer ni estimer plus que je le fais. Je souhaite que nous ayons des matières plus agréables à


a Les mots que je m'occupe sont omis dans l'autographe.