<584>vori.a Je dois cette attention à la tendresse avec laquelle je suis, mon très-cher frère, etc.
81. AU MÊME.
Breslau, 10 novembre 1778.
Mon très-cher frère,
La lettre que vous venez de m'écrire, en date du 6 de ce mois, m'a causé beaucoup de plaisir. La manière obligeante de me témoigner combien la conservation de mes jours vous est chère excite toute ma sensibilité. Je n'en ressens pas moins en voyant avec quelle attention marquée vous avez suivi nos opérations pendant le cours d'une campagne très-pénible. Je vous remercie bien sincèrement de l'intérêt que vous n'avez cessé de prendre aux succès de nos armes, en participant à ma satisfaction sur la gloire et le salut d'une armée qui, par sa valeur, accrédite journellement l'opinion reçue de son mérite et de ce qu'on doit en attendre, et qui me sert à arrêter les usurpations et à mettre un frein à la voracité des ennemis de l'État en m'opposant à leurs entreprises aussi injustes qu'odieuses, pour les contraindre à une paix honorable. Si quelque chose peut accroître le désir d'en voir accélérer le moment, ce serait le seul avantage de me livrer tout entier aux mouvements de mon cœur envers vous, et de pouvoir saisir les occasions de vous prouver plus particulièrement à quel point votre bien-être me touche. Je vous embrasse, en vous priant d'agréer la parfaite tendresse et la haute estime avec laquelle je suis, etc.
Je vous suis fort obligé, mon cher frère, de votre souvenir. Notre campagne a été aussi plate et stérile en événements que
a Voyez, ci-dessus, p. 481.