<XXX>motifs. D'abord nous omettons toutes les pièces insignifiantes qui ne cadreraient pas avec notre but, et, surtout dans la correspondance relative aux guerres, ce qui, au lieu de jeter du jour sur l'histoire de l'époque, la vie intime des illustres correspondants, leurs relations et leurs sentiments, porte plutôt le caractère de nouvelles, en quelque sorte de gazettes militaires, d'ordres de marche, de rapports, etc. Nous retranchons également de la correspondance politique et diplomatique tout ce qui n'est qu'une répétition d'objets déjà traités dans des lettres qu'on peut considérer comme des documents historiques. Il en est de même des nouvelles des cours, tirées des dépêches des envoyés ou des bulletins des correspondants que le Roi entretenait dans les grandes capitales, surtout à Paris. Sans ces suppressions indispensables, l'abondance des matières fatiguerait le lecteur, et refroidirait l'intérêt que mérite d'inspirer cette correspondance. Enfin, les lettres politiques écrites de Saint-Pétersbourg par le prince Henri, dans les années 1770 et 1771, n'étant en général que des rapports peu variés sur les affaires expliquées et recommandées dans celles du Roi, nous en avons élagué beaucoup, pour montrer plus immédiatement le souverain lui-même, ses desseins et l'habileté avec laquelle il savait les réaliser.
Notre but est de donner ici la correspondance amicale et familière du Roi et du prince; cependant il est bien difficile, ou plutôt il est impossible de faire le départ des lettres d'affaires d'avec celles qui ne concernent que les relations d'amitié et de famille. Il se peut donc que notre recueil renferme plus d'une pièce appartenant en apparence à l'histoire militaire et politique plutôt qu'à celle de la vie morale de Frédéric et de ses rapports avec ses parents. Mais ce qui nous justifiera, c'est d'abord la difficulté de la classification à faire, puis l'impossibilité de séparer complétement le souverain et le soldat de l'homme et du frère. La guerre et la politique tenaient une grande place dans la vie des deux illustres correspondants, mais, au milieu même des préoccupations des affaires, ils ne laissaient pas de parler dans leurs lettres de tout ce qui concernait la famille.
Outre les suppressions dont nous avons parlé, et qui ne portent que sur des choses dénuées de tout intérêt littéraire, nous n'avons omis qu'une lettre au Prince de Prusse, une au prince Henri, et, dans deux autres lettres de Frédéric à ce dernier, quelques passages dont nous avons marqué la place par des points.