47. DU PRINCE DE PRUSSE.
Camp de Leitmeritz, 25 juin (1757).
Mon très-cher frère,
L'honneur que vous voulez bien me faire, mon très-cher frère, en me donnant le commandement des troupes qui doivent couvrir l'Elbe, étant une marque de votre confiance, m'est des plus sensibles; j'en ressens la plus vive reconnaissance. Soyez persuadé, mon très-cher frère, que mon but sera accompli, si, par mon application, je puis parvenir à remplir vos intentions et à mériter vos suffrages.
Je souhaite que des événements heureux vous soulagent bientôt des chagrins que les revers d'à présent vous causent. Le maréchal vous aura marqué les raisons qui l'ont porté à occuper le camp de Leitmeritz.
J'attends avec impatience le bonheur de vous faire ma cour. Nous espérons tous que la fin de la campagne sera aussi heureuse que le commencement l'a été, et personne ne doute que l'armée sacrifiera la dernière goutte de son sang plutôt que de perdre l'honneur et la gloire qu'elle s'est acquis sous vos ordres.
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, jusqu'au tombeau, etc.