205. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
Le 12 mars 1748.
Mon très-cher frère,
Toutes vos lettres me fournissent de nouveaux sujets de reconnaissance, et vous me réduisez à des remercîments réitérés qui ne peuvent que vous ennuyer. Mais vos bontés pour moi, mon très-cher frère, sont des sujets inépuisables, et je puis comparer le sentiment que j'en ai à l'éternité, qu'on ne peut définir. Vous venez de me confirmer la grâce que vous m'aviez déjà accordée. A ce que je remarque, vous connaissez parfaitement la personne en question. Cependant j'aime mieux pécher par trop de bonté que par trop de rigueur. Les bienfaits ne peuvent nous causer de reproches; une conduite contraire peut troubler notre tranquillité. La Burghauss compte partir d'ici au mois de mai; elle ira à Spa, et de là à Vienne.
Mes réflexions ne tendent qu'à vous convaincre de la tendresse, du respect et de tous les sentiments avec lesquels je serai à jamais, mon très-cher frère, etc.
206. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
Potsdam, 2 avril 1748.
Ma très-chère sœur,
Voilà la seconde alarme que vous me donnez. En vérité, ma chère sœur, je ne sais si c'est que vous ressortez trop tôt, ou que vous ne vous ménagez pas; mais cela me fait trembler quand j'y pense. Je vous prie, pour l'amour de tout ce qui vous est le plus précieux, de vous ménager. Je vous rends compte du médecin qui commence à me rétablir, comme vous me le demandez, plu-