<395>plairait pas; vous vous contentez de triompher sur les cœurs de vos sujets et de vos peuples, et ce triomphe sera éternel pour vous.

J'ai l'honneur d'être avec le plus tendre attachement, etc.

9. A LA PRINCESSE AMÉLIE.

Camp de Prague, 24 mai 1757.



Ma très-chère sœur,

Je n'ai encore que de bonnes nouvelles à vous donner. Un partisan de mes troupesa après avoir pris le magasin de Pilsen, est marché dans le Haut-Palatinat, ce qui a donné une telle peur à l'électeur de Bavière, qu'il m'a envoyé ici un colonel pour me déclarer qu'il renonce à tous les engagements qu'il a pris avec mes ennemis, et qu'il observera la plus exacte neutralité. Le prince de Bevern a pris trois magasins à Léopold Daun : celui de Nimbourg, de Kolin, et de Suchdol. Cette nuit, les Autrichiens ont fait une sortie sur le maréchal Keith; ils ont été pour le moins seize mille hommes. Mes frères les ont repoussés. L'ennemi y a perdu au delà de mille hommes; nous, très-peu de chose. Mon frère Ferdinand y a eu un cheval de tué et une égratignure à la joue; mais cela ne l'empêche pas d'être sur pied. Cachez cette dernière circonstance à la Reine. Voilà, ma chère sœur, où nous en sommes. Mon attirail infernal n'arrivera ici que dans trois jours, et nous ne pourrons commencer à donner la foudroyante musique que vers le 27.

Je vous embrasse de tout mon cœur, et vous recommande cette lettre pour la Reine notre chère mère. Adieu.


a Le colonel Jean de Mayr. Voyez t. IV, p. 138 et 130; t. XXVI, p. 225.