<94>disposer de même toutes fois et quantes vous l'ordonnerez. J'espère que la chère Frédériquea se remettra bientôt, et que nous la verrons à Berlin avec toute sa belle humeur.
Vous vous intéressez trop tendrement à ma santé; non, ma chère sœur, je ne prends ni quinquinab ni fébrifuge; je ne me sers que de remèdes très-innocents, et j'aperçois que la fièvre diminue beaucoup, de sorte que je puis espérer de n'être plus fiévreux en vous recevant. Adieu, ma très-chère sœur; j'espère que vous ne douterez jamais de la tendresse et de l'estime avec laquelle je suis, etc.
Mille amitiés au bon Margrave.
98. A LA MÊME.
Ruppin, 13 octobre 1740.
Ma très-chère sœur,
L'empressement que j'ai d'apprendre de vos nouvelles, et de savoir comment s'est passé votre voyage,c m'oblige de vous envoyer Münchow pour m'informer en même temps de l'état de votre précieuse santé. Il dépendra de vous, ma chère sœur, si vous voulez dîner à Potsdam, qui est sur votre chemin, ou si vous voulez aller tout droit à Berlin; tout se réglera selon vos souhaits. Je ne désire rien plus que de vous voir tous deux contents et satisfaits. Faites, je vous prie, mille amitiés de ma part au cher Margrave; assurez-le que je l'aime de tout mon cœur, et que je me ferai un plaisir de lui rendre agréable ce séjour autant qu'il dépendra de moi. Adieu, ma très-chère sœur; j'espère de
a La princesse Frédérique, fille de la Margrave et l'unique fruit de son mariage, était née le 30 août 1732. Voyez ci-dessus, p. 7-9, numéros 5 et 6.
b Voyez t. II, p. 60, et les Mémoires, t. II, p. 302.
c La Margrave était alors en route pour Berlin, où elle arriva le 17 octobre. Voyez ses Mémoires, t. II, p. 299 et suivantes. Quant à M. de Münchow, voyez notre t. XXV, p. 530.