<138>pour elle, aurait besoin d'être guidée par une princesse de votre expérience. Il est d'ailleurs, madame, tout plein de choses que l'on peut se dire, et qui ne doivent point être confiées au papier, dont je pourrai vous entretenir. Si vous voulez bien, outre ces raisons, que j'en allègue une non moins forte, c'est, madame, la satisfaction que je sens de voir une princesse pour laquelle j'ai été pénétré en tout temps de la plus haute estime, et de laquelle je ne cesserai d'être, madame ma cousine, etc.

5. A LA MÊME.

(26 juillet 1769.)



Madame ma cousine,

Je sens toute l'incongruité de mon entreprise; je suis très-persuadé qu'il n'y a rien de plus ridicule qu'un vieillard blanchi sous le harnois et chargé d'années, qui conçoit l'idée d'envoyer son portrait à une grande princesse. Ce procédé serait inexcusable, si l'on ne m'avait assuré que cette grande princesse voulait avoir le portrait de ce vieillard. Je vous l'offre donc, madame, tel qu'il est. S'il savait s'exprimer, il vous dirait combien l'original vous estime et vous respecte; plus hardi ou téméraire que je ne suis, il ajouterait une infinité de choses que je supprime pour ménager, madame, l'extrême modestie dont vous faites profession. Puisse cette faible représentation de ma décrépitude vous faire souvenir d'un homme qui connaît tout le prix de votre amitié, et qui se fait un devoir de la mériter! Puissiez-vous accepter le tout avec indulgence, et ne point douter des sentiments distingués et de la considération infinie avec laquelle je suis, etc.