<144>sir de vous revoir, car j'imagine que vous voudrez conduire vous-même la princesse votre fille dans sa nouvelle patrie. Je crois que cette affaire pourra se conclure plus vite que vous ne le croyez, et que vous aurez, madame, lieu d'en être satisfaite. Je me souviens que lorsque je proposai un parti semblable au défunt prince de Zerbst,a j'eus bien de la peine à vaincre ses scrupules de religion; il répondit à toutes mes représentations par : Meine Tochter nicht griechisch werden. Je me flatte que de pareils scrupules n'auront pas lieu dans l'affaire présente, d'autant plus qu'on lui prouva que la religion grecque était précisément la luthérienne. Il fut assez bon pour le croire, et c'est ce qui a fait que sa fille est actuellement impératrice de Russie. Voilà, madame, à quoi tient souvent l'origine des plus grandes fortunes. Je souhaite que mes soins aient toute la réussite possible, et que j'aie la satisfaction, madame, de vous l'annoncer bientôt. Je suis avec autant d'estime que d'amitié, madame ma cousine, etc.

15. DE LA LANDGRAVE DE HESSE-DARMSTADT.

Darmstadt, 5 juin 1772.



Sire,

Combien dois-je être pénétrée de reconnaissance de la bonté avec laquelle V. M. s'occupe du sort de ma famille! J'ai mille grâces très-humbles à lui rendre d'avoir daigné me faire part, par sa lettre du 24, qu'elle va mettre les fers au feu. V. M. seule pourra faire pencher la balance en faveur d'une de mes filles; plusieurs princesses sont sur les rangs, et je n'ai point assez d'amour-propre pour croire que mes filles les égalent en charmes et en agréments. Je n'ose demander laquelle pourrait être choisie, mais je réponds que ma fille Wilhelmine acceptera sans au-


a Voyez t. XXV, p. 637 et suivantes.