14. AU DUC CHARLES DE BRUNSWIC.
Ruppin, 28 novembre 1740.
Monsieur mon frère,
Votre lettre du 20 de ce mois m'a été rendue, et j'ai été sensible aux plaintes que vous me faites connaître sur la défense de la sortie du blé de Prusse. Je suis fâché de ce que vous en aurez quelque dommage à cause de l'achat que vous en avez fait auparavant; mais vous me rendrez la justice de réfléchir sur le besoin que j'en ai moi-même dans ce temps de calamité, et il me faudra faire examiner avant tout si je pourrais trouver moyen de pourvoir à la nécessité pressante de mes troupes et autres sujets, avant que de pouvoir songer à vous aider. Quant à ce qui regarde la qualité des recrues que vous m'avez voulu envoyer pour le régiment de votre frère, il faut vous dire la vérité, que, pour une grande partie, ils ne sont pas à beaucoup près tels que je les ai attendus. J'ai donné ordre au major-général d'Einsiedel de vous envoyer le détail des gens incapables et invalides qu'on y a trouvés. Comme j'apprends aussi que le colonel de Hohnstedta a trouvé à propos d'en écarter les meilleurs, je vous laisse à juger combien peu je dois être édifié de cette manière d'agir, peu conforme à l'amitié qui subsiste entre nous. Je suis avec une très-constante considération et cordialité, monsieur mon frère, etc.b
15. AU MÊME.
(Décembre 1740.)
Mon cher frère,
J'ai vu par votre lettre que vous paraissez étonné que je n'aie point trouvé le monde bien conditionné, que vous m'avez envoyé
a Cet officier est probablement celui dont il a été fait mention t. XXVII. I, p. 387.
b De la main d'un secrétaire.