<298>l'envie lui prendra un jour de dire la messe en vers. Quoi qu'il en soit, ses vers sont dignes de la latinité d'or. Si vous daigniez les voir, Sire, j'espère que vous en conviendriez. Je me donne en même temps la liberté de vous envoyer dix-huit barils du meilleur brunzea que j'aie pu trouver. Pourquoi ne suis-je pas en état de vous rendre maître du monde, comme vous l'êtes de mon cœur, car je ne connais d'autre félicité que celle de vivre et de mourir, avec tout l'amour, zèle et dévouement imaginable,
Sire,
Votre très-humble, très-obéissant,
très-soumis, très-attaché et
très-fidèle serviteur,
Le comte de Hoditz.
Oh! que vous êtes aimé ici, Sire, et de quelle façon, grand Dieu! Puissiez-vous pénétrer dans les replis les plus cachés de notre cœur! Quel amour et fidélité n'y trouveriez-vous pas! De grâce, faites-vous rapporter nos vœux en musique, Sire. L'amour s'énonce dans toutes les langues.
2. AU COMTE DE HODITZ.
Potsdam, 3 mars 1766.
Monsieur le comte de Hoditz,
La lettre que vous m'avez écrite du 24 de février m'a été remise avec la provision de brunze que vous avez bien voulu y joindre. Je reçois avec sensibilité toutes les marques d'attention que vous
a Voyez t. XX, p. 245.