1. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.a
Dresde, décembre 1764.b
Sire,
Si l'amitié n'aveugle entièrement que les gens ordinaires, elle influe toujours dans les jugements de ceux même qui ont le plus d'esprit. Eh bien, Sire, je croirai que j'ai quelque peu de mérite, et que les bontés de Votre Majesté le lui exagèrent à elle-même; mon amour-propre ne perdra rien à ce petit arrangement. Voilà, Sire, ma réponse à la courte mais obligeante lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 24 du passé.c
Le colonel de Stutterheim aura l'honneur de remettre celle-ci à V. M. Je ne puis me refuser la satisfaction de recommander cet officier à vos bontés. Vous serez content de son esprit et de son caractère. Il connaît mes sentiments pour V. M.; permettez, Sire, qu'il ait l'honneur de vous en entretenir quelquefois; il vous convaincra de la haute considération et du sincère attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être, etc.
a Cette lettre et la suivante, que la direction des Archives royales de Dresde a eu la bonté de nous communiquer au mois d'avril 1855, ont été copiées, l'une sur la minute de l'ÉIectrice, l'autre sur l'original écrit par un secrétaire et signé Federic. Elles servent à compléter la correspondance du Moi avec l'électrice Marie-Antonie de Saxe, imprimée dans notre t. XXIV.
b Frédéric répondit à celte lettre le 23 décembre. Voyez t. XXIV, p. 82, no 33.
c L. c., p. 81 et 82, no 32.