<79>corps d'infanterie aux extrémités de la cavalerie. En voici la raison : c'est pour soutenir la cavalerie; dans le commencement de l'action, la canonnade de ces corps et de ceux des ailes d'infanterie doivent viser à la cavalerie ennemie, pour que la nôtre en ait meilleur jeu. Si une aile de cavalerie est poussée par l'ennemi, il ne saurait la poursuivre, car il se mettrait entre deux feux, et notre cavalerie a le temps de se rallier. Si notre cavalerie est victorieuse, comme il y a apparence, cette infanterie s'approche de celle de l'ennemi. Vos bataillons qui sont entre les deux lignes font un quart de conversion, et deviennent votre aile. Ceux-ci et ceux qui étaient sur l'aile chargent l'ennemi en flanc et en queue, de sorte que vous en aurez bon marché. Votre cavalerie victorieuse ne doit point laisser à celle de l'ennemi le temps de se rallier, mais la poursuivre sans cesse en bon ordre, et la couper le plus qu'elle peut de son infanterie. Si la confusion y est totale, le général de la cavalerie les fait poursuivre par les hussards, et les soutient par les cuirassiers, et il enverra les dragons sur la route que les fuyards de l'infanterie ennemie tiendront, pour les couper et faire nombre de prisonniers.
Le plan VIII diffère encore des autres, en ce que des escadrons de dragons sont mêlés parmi la seconde ligne d'infanterie. En voici la raison. J'ai remarqué, dans toutes les actions que j'ai eues avec les Autrichiens, que, lorsque le feu de la mousqueterie a duré un quart d'heure, leurs bataillons tourbillonnent à l'entour de leurs drapeaux. A Friedeberg, notre cavalerie donna dessus, et en fit grand nombre de prisonniers. Si donc ces dragons se trouvent d'abord à portée, il faut les lâcher alors sur cette infanterie, que vous détruirez à coup sûr. Mais on dira que je défends de tirer, et que cette disposition ne roule que sur le feu de mon infanterie. Je réponds à cela que de deux choses que je prévois il en arrivera une : ou que mon infanterie tirera malgré que cela lui est défendu, ou que, si elle exécute mes ordres, l'ennemi tournera également le dos. Dans l'un ou l'autre cas, il faut lâcher la cavalerie lorsqu'ils se mettent en confusion. Alors ces gens, pris en flanc, assaillis par devant, et coupés par derrière par les secondes lignes de cavalerie, tomberont presque tous entre vos mains. Ce ne sera pas une bataille, mais la destruc-