<80>tion totale de vos ennemis, surtout s'il ne se trouve pas un défilé trop voisin qui protége leur fuite.

Plan IX. Je finis cet article par une seule réflexion. Si vous marchez par lignes à une bataille, soit par la droite, ou par la gauche, il faut que les pelotons observent bien leur distance, pour qu'ils ne soient ni trop pressés, ni trop éloignés. Si vous marchez de front (plan X), il faut que les pelotons et les bataillons soient tous serrés les uns sur les autres, pour que, lorsque vous commencez à vous déployer, vous vous formiez plus promptement.

12. DE L'ARTILLERIE.

Je distingue les gros canons de ceux qui sont attachés aux bataillons. On place les grosses pièces sur des hauteurs, au commencement de l'action, et les petites à cinquante pas devant le front. Il faut qu'ils visent et tirent juste. Quand on est à cinq cents pas de l'ennemi, les petits canons se tirent à bras d'hommes, et ils peuvent rester auprès des bataillons et tirer continuellement en avançant. Quand l'ennemi s'enfuit, les gros canons avancent, et lui donnent encore quelques décharges pour lui souhaiter bon voyage. Six canonniers sont auprès de chaque canon de la première ligne, et trois charpentiers des régiments. J'ai oublié de dire que les canons doivent tirer à mitraille à trois cent cinquante pas.

13. DE CE QU'IL FAUT OBSERVER DANS LA POURSUITE.

A quoi sert l'art de vaincre, si l'on ne sait pas profiter de ses avantages? Verser le sang des soldats à pure perte, c'est les conduire inhumainement à la boucherie; et dans de certains cas, ne pas poursuivre l'ennemi pour augmenter sa peur ou faire plus de prisonniers, c'est en quelque façon remettre une chose en question, qui vient d'être décidée. Ce sont ou les vivres ou les fatigues qui empêchent une armée de poursuivre les vaincus. Quant aux vivres, c'est la faute du général. S'il donne bataille, il a un dessein, et s'il a un dessein, il doit préparer d'avance tout