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ARTICLE XXVIII. S'IL FAUT QU'UN GÉNÉRAL TIENNE DES CONSEILS DE GUERRE.

Le prince Eugène disait qu'il n'y avait rien de tel que de tenir un conseil de guerre toutes les fois qu'un général avait envie de ne rien entreprendre. Cela est si vrai, que la plupart des voix sont toujours pour la négative. Un général auquel le prince confie ses troupes doit agir par lui-même, et la confiance qu'il a dans le mérite de ce général l'autorise à le faire. De plus, le secret si nécessaire à la guerre n'est jamais observé dans les conseils de guerre. Je crois cependant qu'un général auquel un subalterne ouvre un bon avis doit en profiter. Un vrai citoyen, quand il s'agit du service de l'État, s'oublie soi-même. Il va au bien des affaires, sans s'embarrasser si ce qui y mène vient de lui ou d'un autre, pourvu qu'il obtienne son but.

ARTICLE XXIX. DES NOUVELLES MANŒUVRES DE L'ARMÉE.

Vous aurez vu, par toutes les maximes que j'ai établies, sur quoi se fonde la théorie des évolutions que j'ai introduites dans les troupes. Le dessein de ces manœuvres est de profiter et de gagner du temps dans toutes les occasions, soit pour sortir du camp, soit pour être formé plus vite que l'ennemi, soit pour se mettre promptement et sans confusion dans l'ordre de bataille ordinaire ou oblique, soit pour gagner promptement le terrain et décider une affaire plus vite que ce n'a été l'usage jusqu'à présent, soit pour renverser l'ennemi par notre furieux choc de cavalerie, dont l'impétuosité entraîne le poltron comme le brave homme. Tous servent également alors, et aucun cavalier ne devient inutile. Ce système est donc fondé sur la promptitude de tous les mouvements et sur la nécessité de l'attaque. Je me flatte