<XV>mier texte français, ils se trouvent, à la vérité, dans le manuscrit de la traduction allemande, mais ils n'ont pas été imprimés avec le reste.
Frédéric considérait son ouvrage comme un traité destiné à l'instruction de tous ses généraux, sans en excepter les plus anciens et les plus expérimentés. Il l'adressa au feld-maréchal comte de Schwerin, par un ordre de Cabinet du 30 janvier 1753, « pour qu'il se mît bien au fait du contenu de cet écrit. »a
Tous les exemplaires des General-Principia vom Kriege qui ont été distribués renferment une préface écrite à la main et datée de Berlin, 23 janvier 1753. On y recommande de garder le plus profond secret sur ce livre. De plus, les divers exemplaires en furent remis et renvoyés dans des étuis de tôle ou de cuir bien fermés,b Cet ouvrage demeura donc inconnu au public, jusqu'au moment où le général-major de Czettritz fut fait prisonnier par le baron de Beck, feld-maréchal-lieutenant autrichien, ce qui arriva le 20 février 1760, près de Cossdorf sur l'Elbe.c Dans les bagages de M. de Czettritz était compris l'exemplaire des General-Principia vom Kriege qui lui avait été confié par le Roi, et qui tomba par conséquent dans les mains des ennemis. Bientôt après (1761), cet ouvrage fut réimprimé à l'étranger, mais inexactement, et il en parut la même année une traduction française, qui à son tour fut remise en allemand en 1762. On trouve sur les premières de ces publications des renseignements détaillés dans les Geständnisse eines Oestreichischen Veterans (par le colonel de Cogniazo), Breslau, 1790, t. III, p. 125. Le public ne connaît encore que la contrefaçond et ses différentes réimpres-
a Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse als Schriftsteller, p. 230.
b Voyez J.-D.-E. Preuss, Urkundenbuch zu der Lebensgeschichte Friedrichs des Grossen, t. I, p. 238, 239 et 242, nos 608, 609 et 615.
c Voyez t. V, p. 48. Nous y disions dans une note, d'après les Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1760, nos 26, que le général de Czettritz avait été fait prisonnier le 21 février. Mais c'était une erreur, car il dit lui-même, dans son rapport au Roi, daté de Grossenhayn, 20 février, que cet événement eut lieu le matin de ce dernier jour, entre six et sept heures.
d Des Königs von Preussen Majestät Unterricht von der Kriegskunst an seine Generals. Francfort et Leipzig, 1761, cent cinquante-deux pages petit in-8, avec treize planches gravées en taille-douce.