ARTICLE XXIX. DES ARRIÈRE-GARDES QU'ON ATTAQUE.
Règles générales. Observez bien le terrain; l'ennemi marche, et par conséquent en change. Choisissez donc, du chemin qu'il l'ait, l'endroit qui vous est le plus avantageux; c'est quand l'ennemi se trouve dans un fond, dans des chemins étroits, dans des espèces de gorges, ou quand il passe des défilés. Vous devez l'entourer le plus que vous pouvez, embrasser son corps de tous les côtés, ne négliger aucun terrain où vous pouvez placer des batteries, le harceler continuellement avec votre cavalerie, pour ralentir sa marche et donner à votre infanterie le temps d'approcher. Alors, quand il se trouve dans un terrain à son désavantage, il faut l'attaquer avec vivacité, se mettre dans son avantage pour le terrain, et lui tomber avec impétuosité sur le corps partout où l'on peut. Voyez le plan ci-joint, no XXXV.
Si l'on attaque des convois, le moyen le plus sûr d'en profiter, c'est de laisser engager la tête du convoi dans un défilé, d'attaquer la tête pour y causer de la confusion, et tomber avec force sur la queue. Il y aura sûrement beaucoup de chariots perdus; quand c'est de fourrage, on se contente de dételer les chevaux et de renverser les chariots; c'est autant de perdu pour l'ennemi, et les chevaux, on les emmène sûrement, au lieu que les chariots ne pourraient pas se conduire si vite.
Si vous attaquez l'arrière-garde d'une armée battue, réglez-vous sur le terrain; si elle est bien postée, il faut la respecter; si elle est en marche, entourez-la de tous les côtés, et tombez dessus avec impétuosité et violence. Si celte arrière-garde est battue, vous ferez autant de prisonniers de cette armée battue que vous vous donnez la peine d'en vouloir recueillir.