RÈGLES DE CE QU'ON EXIGE D'UN BON COMMANDEUR DE BATAILLON EN TEMPS DE GUERRE.
Un bon commandeur de bataillon doit toujours avoir son corps en ordre, pour pouvoir se reposer sur lui, si la guerre se fait. Il faut que la subordination commence par le major, et finisse par le moindre tambour du bataillon.
Lorsque l'armée marche, cela se fait par cantonnements jusqu'au lieu où on la rassemble. Dans ces cantonnements, il faut que dans chaque maison où l'on met des soldats, un bas officier ou du moins un appointé soit à la tête de la chambrée, et que le lendemain, quand le bataillon doit marcher, il amène en même temps toute la chambrée; cette précaution est bonne contre la désertion. En marche, le commandeur aura l'attention de n'aller ni trop vite ni trop lentement avec la tête, pour que le bataillon soit toujours ensemble et en bon ordre. S'il passe des défilés, il s'arrêtera toujours à ce passage jusqu'à ce que le bataillon en soit sorti, après quoi il regagnera la tête. Lorsque l'armée campe, il aura un soin continuel sur l'exactitude des gardes et des sentinelles. C'est par ignorance que l'officier ne craint pas les surprises; il faut l'en avertir sans cesse et d'ailleurs avoir l'œil que, selon les ordres du général qui commande l'armée, on interroge sévèrement tout ce qui entre et sort du camp.
Le commandeur aura d'ailleurs soin de la propreté du camp, de la cuisine du soldat, pour que rien n'y manque. Si la déser-