<60>et n'être pas trop faible partout; ensuite il se remet en marche, et la cavalerie, en partie, fera son arrière-garde.

Si l'armée marche, et que le commandeur se trouve à l'arrière-garde, il doit se proposer pour règle générale de ne se point laisser amuser par l'ennemi ou s'engager mal à propos, car il n'y a rien à gagner à une arrière-garde, on ne peut qu'y perdre. Au contraire, celui qui l'attaque n'a qu'en vue de l'engager, pour le séparer le plus qu'il peut de son corps, et pour donner à sa cavalerie le temps de l'entourer et de le couper tout à fait. Il faut donc qu'il s'imprime bien dans la tête qu'il ne doit s'engager que dans le cas qu'il lui est absolument impossible de faire autrement.

Si le régiment du commandeur se trouve en un corps qui attaque l'arrière-garde de l'ennemi, il doit s'engager avec lui le plus tôt qu'il peut, pour l'arrêter, ralentir sa marche, et donner à la cavalerie le temps de l'entourer et de le couper.

Les meilleures occasions pour l'attaquer sont celles où il descend dans un terrain bas, ou lorsqu'on peut lui tourner le flanc. Il faut toujours observer comme une règle sûre qu'il faut profiter du terrain, attaquer, pour peu qu'on ait de hauteur sur l'ennemi, ou, si vous le trouvez sur une hauteur, y monter et donner dessus avec la baïonnette.

C'est une règle générale que. dans toutes les affaires de retraite ou d'arrière-garde, lorsqu'on se veut retirer d'un poste, d'une hauteur, d'un bois ou d'un village, il faut, si l'ennemi vous presse toujours, commencer par retirer votre canon, ou vous risquez de le perdre; et quand le bataillon se retire, il faut laisser quelques soldats en arrière, qui tirent à la débandade, pour arrêter l'ennemi et l'empêcher de vous suivre de si près, et surtout pour qu'il ne puisse pas mettre de la confusion dans votre troupe.

Lorsque l'armée entre en quartiers d'hiver, la première chose où le commandeur doit penser est, si la campagne a duré jusqu'à l'arrière-saison, de faire purger tout son corps successivement en rentrant dans les quartiers, et de le faire saigner ensuite, pas tout à la lois, mais par compagnies, et selon que le chirurgien général le trouve nécessaire pour la constitution de tout soldat.

Le commandeur aura soin, les premiers jours que les corps