<125>dignité impériale dévolue au grand-duc de Toscane. George, après avoir été longtemps balloté entre ses ministres de Hanovre et le lord Harrington, signa ce traité le 22 septembre. Il paraissait alors que la pacification de l'Empire suivrait immédiatement la convention de Hanovre; mais il ne suffisait pas d'avoir calmé les passions du roi d'Angleterre : il y avait des ennemis plus irréconciliables qui voulaient abattre la puissance naissante des Prussiens. Brühl à Dresde, et Bartenstein à Vienne croyaient que le moment en était venu, et ils voulaient profiter des circonstances qu'ils croyaient leur être favorables. La couronne impériale rehaussait la fierté de la cour de Vienne, et le désir de partager les dépouilles d'un ennemi donnait de la fermeté à la cour de Dresde.

Il sera peut-être nécessaire, pour l'intelligence des faits, de rapporter de quelle manière la dignité impériale retourna à la nouvelle maison d'Autriche. Depuis la paix de Füssen, le comte de Ségur avait pris le chemin du Neckar, pour se joindre au prince de Conti; M. de Batthyani le suivit, et traversa l'Empire, pour se joindre au corps du duc d'Aremberg, qui avait son quartier à Weilbourg. La France aurait dû dans ce moment faire les derniers efforts pour empêcher cette jonction; mais elle n'agissait pas de bonne foi. Le prétexte de la guerre était d'empêcher que la dignité impériale ne rentrât dans la nouvelle maison d'Autriche : la France aurait donc dû se mettre en force pour soutenir les environs de Francfort, ce qui l'aurait rendue maîtresse de l'élection; il fallait autoriser le prince de Conti à chasser le duc d'Aremberg de ce voisinage, et empêcher surtout sa jonction avec M. de Batthyani, ce qui donnait une supériorité marquée aux Autrichiens sur les Français. Louis XV et le prince de Conti avaient souvent assuré le Roi, dans leurs lettres, qu'au risque d'une bataille ils s'opposeraient à l'élection du Grand-Duc; c'étaient de belles paroles : la bataille ne se donna point. Le prince de Conti fut obligé de détacher quinze mille hommes pour la Flandre. Le comte de Traun eut le commandement de l'armée de l'Empire : il détacha Bärenklau, et lui fit passer le Rhin à Biberich. Le prince de Conti en prit l'alarme : il fit sauter son pont d'Aschaffenbourg, rompre celui de Höchst, et se retira à Gérau sur le