<179>terfeldt; deux cent soixante-onze par le major Warnery; treize cent quatre-vingt-douze à Catholisch-Hennersdorf; six mille six cent cinquante-huit à la bataille de Kesselsdorf, et trois mille sept cent cinquante-huit à la prise de Dresde.
Voici ce que prirent les Autrichiens : le régiment de Kreytzen à Budweis, quatorze cents hommes; un bataillon de pionniers à Tabor, sept cents, et de plus quatre cents malades de l'armée; trois cents hommes à la sortie de Prague; trois cents à Cosel, et treize cent quarante dans toutes sortes de petites affaires. Somme totale : quatre mille quatre cent quarante; nombre bien inférieur aux pertes qu'ils avaient faites. La Haute-Silésie souffrit le plus de cette guerre, et quelques parties de la Basse voisines de la Bohême, comme les cercles de Hirschberg, de Striegau et de Landeshut : mais c'étaient de ces maux qu'une bonne administration répare facilement. La Bohème et la Saxe se ressentirent également du séjour de grandes armées; cependant rien n'y était totalement ruiné. La reine de Hongrie fut obligée d'employer tout son crédit pour se procurer des ressources qui la missent en état de continuer cette guerre; elle tirait à la vérité des subsides que la nation anglaise lui payait, mais qui n'étaient pas suffisants pour l'indemniser des sommes que lui coûtaient les opérations de ses armées en Flandre, sur le Rhin, en Italie, en Bohême et en Saxe. La guerre coûta au roi de Pologne au delà de cinq millions d'écus. Il paya ses dettes en papiers, en créa de nouveaux; car Brühl possédait l'art de ruiner méthodiquement son maître.
Le roi de Prusse porta ses premiers soins au rétablissement de son armée : il la recompléta en grande partie de prisonniers autrichiens et saxons, dont il avait le choix. Les troupes furent ainsi recrutées aux dépens des étrangers, et il n'en coûta que sept mille hommes à la patrie pour réparer les pertes que tant de batailles sanglantes avaient occasionnées. Depuis qu'en Europe l'art de la guerre s'est perfectionné, depuis que la politique a su établir une certaine balance de pouvoir entre les souverains, le sort commun des plus grandes entreprises ne produit que rarement les effets auxquels on devrait s'attendre : des forces égales des deux côtés et l'alternative des pertes et des succès, font qu'à la