<33>de Breslau? Si nous dépouillons cet article du style énigmatique dont il est enveloppé, on y voit une garantie formelle des États que l'Impératrice-Reine doit posséder conformément à la pragmatique sanction, et par conséquent de la Silésie. Mais l'article XIII de ce traité de Worms auquel le roi de Pologne avait accédé, explique même les moyens dont la cour de Vienne se servira pour récupérer ses provinces perdues; le voici :
ART. XIII. " Et aussitôt que l'Italie sera délivrée d'ennemis, et hors de dangers apparents d'être envahie derechef, non seulement Sa Majesté la reine de Hongrie pourra en retirer une partie de ses troupes, mais si elle le demande, le roi de Sardaigne lui fournira ses propres troupes pour les employer à la sûreté des États de Sa Majesté la Reine en Lombardie, afin qu'elle puisse se servir d'un plus grand nombre des siennes en Allemagne; tout comme à la réquisition du roi de Sardaigne, la reine de Hongrie fera passer ses troupes dans les États dudit roi, s'il le fallait, pour en défendre les passages qu'une armée ennemie entreprendrait de forcer, et pour délivrer d'ennemis tous les États du roi de Sardaigne, et les mettre hors de danger d'être envahis derechef. "
Voilà donc la reine de Hongrie qui veut retirer ses troupes d'Italie pour les employer en Allemagne : contre qui sera-ce? contre la Saxe? elle a fait une alliance avec le Roi, électeur de ce pays; contre la Bavière? elle a si bien humilié l'Empereur, qu'elle possède son patrimoine; ce ne peut donc être que contre le roi de Prusse qu'elle médite une nouvelle guerre. Le roi d'Angleterre, selon les engagements qu'il avait pris par le traité de Breslau, devait communiquer fidèlement à celui de Prusse tous les traités qu'il ferait; il se garda bien d'ouvrir la bouche de celui-ci. La raison en était claire; ce qui s'était forgé à Worms et ce qui fut ratifié à Turin et à Varsovie, renversait tout ce que le roi d'Angleterre même avait stipulé par le traité de Breslau. Ces nouvelles alliances furent communiquées aux états généraux, et ce fut de la Haye qu'on apprit ce qui en faisait la teneur. Selon les règles de la saine politique, les cours de Vienne et de Londres n'auraient pas dû démasquer si vite leurs desseins; ces cours avaient encore les armes à la main, et elles combattaient contre