<72>chemin de Chlumetz ou de Néchanitz pour rejoindre l'armée, tandis que le Roi ferait vis-à-vis du prince de Lorraine les mouvements les plus convenables pour faciliter cette jonction. Bülow fut assez heureux pour traverser des détachements de hussards ennemis, et pour porter ses ordres à ceux auxquels il devait les rendre. Ce parti devenait d'autant plus nécessaire, que la garnison de Prague n'avait de subsistances que pour six semaines, et que la faim l'aurait contrainte de se rendre, si l'on avait attendu ce terme. Le 20 de novembre, le Roi s'approcha de Chlumetz, pour seconder les mouvements de M. de Nassau; il demeura en panne dans ce poste, pour laisser à ce détachement le temps de gagner Bidschow et Néchanitz. Le 22, l'armée se mit entre Pardubitz et Königingrätz, au village de Wosnitz, qui couvrait le défilé de Néchanitz. Les malades et le bagage, sous une bonne escorte, prirent les devants pour la Silésie, afin d'alléger la marche des troupes. M. de Retzow évacua Pardubitz. Le 24, toute la cavalerie marcha à la rencontre de M. de Nassau, et l'amena rejoindre l'armée. On fit défiler l'infanterie par Königingrätz, pour se cantonner dans les villages qui sont en deçà de l'Elbe : on resta le 25 et le 26 dans cette position. Le 27, l'armée se partagea en trois colonnes, dont l'une prit le chemin de la principautéa de Glatz; la seconde, que le Roi conduisait, passa par les gorges de Braunau; et la troisième, conduite par M. Du Moulin, enfila le chemin de Trautenau à Schatzlar. La première colonne ne fut point inquiétée dans sa marche. La brigade de Truchsess, qui était à la seconde colonne et qui en faisait l'arrière-garde, fut attaquée, en passant le ruisseau de la Mettau, proche du village de Pless. Truchsess s'amusa mal à propos à escarmoucher avec les pandours, et il eut quarante hommes tant


a Dans tout le cours de l'Histoire de mon temps, le Roi a employé, certainement à dessein, l'expression de principauté de Glatz. Les éditeurs de 1788 ont conservé fidèlement cette dénomination dans tout le tome premier; dans le tome second, ils y ont partout substitué de leur propre autorité comté de Glatz. Dans le manuscrit original de l'Histoire de la guerre de sept ans, l'Auteur l'appelle lui-même partout comté de Glatz : dans l'énumération de ses titres, le Roi conserva toujours cette dernière dénomination, et la plaça après Silésie, Orange, Neufchâtel et Valengin, mais avant Gueldre, Magdebourg, Clèves, etc.