<132>ment les deux colonnes prussiennes qui se retiraient par le couvent de la Victoire; les grenadiers de l'arrière-garde calmèrent l'impétuosité des ennemis, et le prince de Prusse prit une position à Russin, d'où il protégea la retraite des troupes. Les Prussiens ne perdirent que deux cents hommes de tués et de blessés dans cette affaire; le prince de Lorraine y gagna deux pièces de trois livres dont les chevaux furent tués, seul trophée qu'il remporta de son expédition.
Le corps avec lequel le Roi avait marché à Brandeis, prit le lendemain le camp de Lissa, où il se joignit avec les débris des troupes de Kolin. L'on supposait que le maréchal Daun agirait contre l'armée du Roi, et le prince de Lorraine contre celle du maréchal Keith, et l'on se trompa. Les Autrichiens perdirent beaucoup de temps à faire avancer leurs magasins; après huit jours, les deux armées autrichiennes se joignirent à Brandeis. Le prince de Prusse prit le commandement de l'armée de Lissa, avec laquelle il marcha à Jung-Bunzlau, et bientôt à Böhmisch-Leipa. Le Roi prit le chemin de Melnik, pour se joindre au maréchal Keith avec un renfort qu'il lui mena; il passa l'Elbe à Leitmeritz : pour ne pas perdre cependant la communication avec le prince de Prusse, il laissa le prince Henri avec un détachement à Trebotschan,a à la rive droite de l'Elbe. L'armée du Roi s'étendait dans la plaine entre Leitmeritz et Lowositz; quelques bataillons occupaient le Paschkopole et le défilé de Welmina; les gorges de la Saxe étaient gardées par de nouvelles levées. La ville de Leitmeritz avait servi de dépôt pour le siége de Prague; c'était le grand magasin et l'hôpital de l'armée : cette ville, située dans un fond, ne pouvait se défendre que par les camps qui occupaient les montagnes qui l'environnent; on travailla, du moment que les troupes y arrivèrent, à la déblayer des amas de malades, des munitions et de l'artillerie qu'on y gardait; quelque activité qu'on mît pour presser ces transports, on ne put les finir que le 20 de juillet.
Au commencement de ce mois, M. de Nadasdy s'était approché de l'armée; il se campa à Gastorf vis-à-vis du corps du prince Henri, et le Hongrois mit tout en œuvre pour interrompre
a Trzebautitz.