<168>taillons, le suivit sur le pied. Une partie du monde de l'Autrichien se jeta sans ordre dans Breslau. Cette arrière-garde, pleine de terreur et se retirant en confusion, perdit beaucoup de soldats dans sa marche. M. de Zieten poursuivit l'armée du maréchal Daun par Borau, Reichenbach, Kunzendorf, à Reichenau, où il fut joint par M. de Fouqué, qui venait avec quelques troupes de Glatz. Ces deux généraux poussèrent les Autrichiens jusqu'en Bohême.

Le Roi, de son côté, forma le 7 la circonvallation de Breslau; on prit poste au faubourg de Saint-Nicolas, à Gabitz, aux Lehmgruben, à Hube et Dürrjentsch;a et comme la raison de guerre voulait qu'on enfermât la ville également de l'autre côté de l'Oder, le Roi envoya ordre à M. de Wied, qui avait été malade à Brieg, d'en sortir avec trois bataillons, auxquels on joignit cinq escadrons, pour se poster sur la grande chaussée qui mène de Breslau à Hundsfeld : il s'y retrancha le mieux qu'il put, pour empêcher la garnison de se sauver en Pologne, au cas qu'elle l'eût voulu tenter. On se prépara à faire le siége de la ville : le Roi tira les munitions, les canons, les mortiers dont on avait besoin, des forteresses de Brieg et de Neisse. Ces préparatifs étant achevés le 10, six bataillons prirent possession du faubourg d'Ohlau; ces troupes s'établirent au couvent des frères de la Miséricorde, dont ils chassèrent les pandours. M. de Forcadea s'établit au cimetière de Saint-Maurice, où l'on construisit une batterie sous l'abri des murailles qui couvraient les travailleurs; et pour distraire l'attention du commandant et de la garnison, le prince Ferdinand de Prusse établit au faubourg de Saint-Nicolas une batterie et un bout de tranchée, qui firent croire à l'ennemi que c'était de ce côté-là que les Prussiens voulaient pousser leurs attaques, tandis que M. de Balbib faisait sa parallèle du cimetière de Saint-Maurice jusque vis-à-vis de la porte de Schweidnitz; de cette parallèle, deux grandes batteries en croisière dirigeaient leur feu sur


a Dürgoy.

a Frédéric-Guillaume-Quirin de Forcade de Biaix, né à Berlin en 1699, devint lieutenant-général d'infanterie le 10 février 1757.

b Jean-Frédéric de Balbi, colonel et chef des ingénieurs, mourut à Berlin en 1779, âgé de soixante et dix-neuf ans.