<187>capitulation le 8 de juillet. On y trouva un magasin considérable, construit pour l'armée française. Cependant le prince Ferdinand, apprenant que l'ennemi rassemblait des forces contre lui, se fit rejoindre par le corps du Prince héréditaire au couvent de Saint-Nicolas, où il campait.

Le mauvais début de M. de Clermont engagea la cour de Versailles à le rappeler, et il fut remplacé par M. de Contades. Ce maréchal fit incessamment avancer l'armée, pour lui rendre la confiance qu'elle avait perdue; pendant ce temps-là, M. de Chevert, qui était à Wésel, où les Français avaient laissé une nombreuse garnison, sortit de cette place avec un corps considérable pour battre M. d'Imhof, qui gardait le pont des alliés proche d'Emmerich. Ce général en eut vent : il se mit avec tout son corps en embuscade sur le chemin que M. de Chevert devait tenir, le battit, et lui prit beaucoup de monde. Ces heureux succès du prince Ferdinand auraient empêché les Français de repasser le Rhin, et l'auraient enfin mené à la prise de Wésel sur la fin de la campagne, si une diversion ne l'avait obligé lui-même à repasser ce fleuve, pour redresser les affaires en Hesse et dans la Basse-Saxe.

Dès le 11 de juillet, M. de Soubise s'était mis en marche; il avait été joint à Hanau par quinze mille Würtembergeois. Le prince Ferdinand avait laissé en Hesse le prince d'Ysenbourg avec environ sept mille hommes; celui-ci se retira de Marbourg à l'approche de l'avant-garde française, commandée par M. de Broglie,a et passa la Fulde; les Français l'attaquèrent dans la position qu'il avait prise près de Sangerhausen, et il fut obligé de céder au nombre après un combat qui dura six heures; il se retira à Eimbeck, et s'établit dans les montagnes, se bornant à conserver sa communication avec Hanovre. Le prince de Soubise, ne trouvant nulle part aucune résistance, occupa en ce temps Nordheim, Münden et Göttingue. Cependant M. de Contades, qui jugeait


a Victor-François duc de Broglie, frère aîné de celui dont il est fait mention ci-dessus, p. 115, et du comte François de Broglie qui fut mortellement blessé à Rossbach. Il devint duc en 1745, à la mort de son père : puis il fut créé maréchal de France le 16 décembre 1759, et dans la même année, prince du Saint-Empire.