<188>que la diversion de M. de Soubise en Hesse obligerait promptement les alliés à rétrograder, s'avança sur eux, et occupa même le poste de Brüggen, qui était sur leur gauche; mais le prince Ferdinand, qui ne pouvait souffrir ce voisinage dangereux, en fit déloger les Français par le Prince héréditaire; il résolut en même temps de se replier sur la Niers, pour s'approcher des secours qui lui venaient d'Angleterre. Les Français, qui firent la même marche, furent cependant prévenus par les alliés. Le prince Ferdinand, qui voyait que la seule façon de se soutenir au delà du Rhin était de battre M. de Contades, fit toutes les dispositions pour engager une affaire; M. de Contades ne trouva pas à propos de risquer le combat, et se retira à Dalen; sur quoi le prince Ferdinand se porta sur Wachtendonk; le Prince héréditaire, qui menait l'avant-garde, en chassa les Français, et toute l'armée repassa la Niers. Le prince Ferdinand, ne trouvant plus de possibilité à se soutenir avec son armée au delà du Rhin, retira à lui la garnison de Ruremonde, qui trouva le moyen de se dérober dans le temps même que l'ennemi sommait la place. Toute cette armée repassa le Rhin sur son pont de Griethausen entre le 8 et le 10 d'août. On fut obligé d'évacuer Düsseldorf en même temps, et M. de Hardenberg,a qui y commandait, se rendit en diligence à Lippstadt, pour mettre en défense ce poste important. Peu de jours après, les Français passèrent le Rhin, et s'étendirent jusqu'à Dorsten, en se couvrant de la Lippe.

Le 14, le prince Ferdinand fut joint à Bocholt par douze mille Anglais que lui amenait mylord Marlborough. M. de Contades fut joint en même temps dans son camp de Halteren par cinq à six mille Saxons que les Autrichiens avaient rassemblés en Hongrie, et dont le prince Xavier, second fils du roi de Pologne, avait pris le commandement. Le prince Ferdinand détacha en même temps M. d'Imhof à Coesfeld, et M. de Post à Dülmen; mais sur les mouvements que firent les ennemis vers Lünen, le Prince héréditaire fut détaché pour renforcer le corps de Dülmen. Le prince


a Chrétien-Louis de Hardenberg (père de Charles-Auguste, chancelier d'État prussien), né le 3 novembre 1700 et mort le 26 novembre 1781, devint en 1757 général-major, en 1759 lieutenant-général, en 1776 général de l'infanterie, et le 17 février 1778, feld-maréchal au service de Hanovre.