<189>Ferdinand le suivit promptement avec l'armée, et le Prince héréditaire repoussa les Français jusqu'à Halteren. Dans ces circonstances, on trouva bon de détacher M. d'Oberg avec un corps de neuf mille hommes, pour passer la Lippe et se porter dans l'évêché de Paderborn, tant pour interrompre la communication des deux armées françaises, que pour être à portée, dans le besoin, de pouvoir prêter la main au prince d'Ysenbourg.
Dans ces entrefaites, et pendant que le prince d'Ysenbourg s'était tenu près d'Eimbeck, M. de Soubise avait occupé Cassel, Göttingue, et quelques places sur la Werra; alors il forma le dessein de s'emparer de Hameln; mais il fut obligé de s'en désister lorsqu'il apprit que le prince Ferdinand avait repassé le Rhin; il évacua ensuite Münden, Göttingue, et tout ce qu'il avait occupé dans le pays de Hanovre, pour se renforcer sur la Diemel; il resta dans cette position jusqu'au 5 de septembre, et n'opposant à M. d'Oberg que M. Du Mesnil, qu'il laissa sur la Diemel, il s'avança successivement de Münden, Göttingue, à Nordheim. Le prince d'Ysenbourg fut obligé d'abandonner Eimbeck à l'approche des Français, et se retira à Coppenbrügge, où il fut joint par quelques régiments de l'armée des alliés; alors le prince d'Ysenbourg s'avança en même temps que M. d'Oberg sur Holzmünden. Ce mouvement fit craindre à M. de Soubise, qui était à Göttingue, qu'on ne le coupât de Cassel, et repliant aussitôt ses corps, il se rendit en diligence dans la Hesse. Les troupes des alliés et des Français arrivèrent presque en même temps devant Cassel, où elles se campèrent vis-à-vis les unes des autres. Ces mouvements de la Hesse n'avaient pas influé sur les opérations du prince Ferdinand; il suivait son objet, qui était d'observer l'armée de M. de Contades.
Les Français, ayant vainement tenté de surprendre le Prince héréditaire à Halteren, et y ayant été repoussés avec une perte considérable, tournèrent leurs vues d'un autre côté. M. de Contades détacha M. de Chevert avec vingt mille hommes, pour joindre M. de Soubise, et lui donner par ce renfort assez de supériorité pour qu'il pût accabler le prince d'Ysenbourg, et pour donner en même temps de l'occupation au prince Ferdinand, qui l'empêchât de faire des détachements pour la Hesse; il se porta