<190>à Hamm avec son armée, et poussa M. de Chevreuse jusqu'à Soest. Sur ce mouvement, les alliés se replièrent sur Münster, d'où le Prince héréditaire fut détaché à Warendorf-sur-l'Ems, et le prince de Holstein, à Telgte. M. de Soubise ayant, sur ces entrefaites, reçu son renfort, ne perdit point de temps pour le mettre en œuvre. Le prince d'Ysenbourg, informé de l'arrivée de M. de Chevert, repassa la Fulde, et se retira successivement devant l'ennemi jusqu'à Lutterberg, pour ne point être coupé de Münden; les ennemis l'y attaquèrent avec une si grande supériorité, qu'il fut obligé de leur céder le champ de bataille, avec une perte de seize canons et d'environ deux mille hommes; il se retira par Dransfeld et Göttingue à Moringen. Cet événement obligea le prince Ferdinand à quitter Münster; il y laissa une bonne garnison, et arriva le 17 avec son armée à Lippstadt. Le Prince héréditaire marcha le lendemain pour surprendre M. de Chevreuse, qui était à Soest; la surprise n'eut pas lieu, parce que les Français furent avertis de la marche des alliés; néanmoins, après un léger combat, les Français se retirèrent, et abandonnèrent toutes les provisions qu'ils avaient amassées à Soest. Le prince Ferdinand prit incontinent son camp auprès de cette ville, ce qui engagea M. de Chevert à changer de route; il avait quitté M. de Soubise après l'affaire de Lutterberg, et ne put joindre M. de Contades qu'en prenant un grand détour. Aussitôt que M. de Chevert eut quitté l'armée de Hesse, M. d'Oberg passa le Wéser à Holzmünden, et poursuivant sa marche, il joignit le 21 d'octobre à Soest l'armée des alliés.
La position où se trouvait le prince Ferdinand interrompit la communication des deux armées françaises, et quelque supérieures qu'elles fussent en nombre à celles des alliés, cela n'empêcha pas que M. de Soubise ne crût sa position aventurée; il évacua en conséquence Cassel et toute la Hesse, et repassa le Main à Hanau avec toutes ses troupes. La campagne aurait été finie, si M. de Contades n'eût encore essayé de surprendre Münster; M. d'Armentières s'était approché de cette ville à la tête de quinze mille Français, et avait pris un camp proche de la place, pour ouvrir incessamment la tranchée; mais M. d'Imhof arriva le 26 octobre à Warendorf, étant suivi du duc de Holstein, en