<193>plaines de Schweidnitz et de Reichenbach, sous prétexte d'y refaire les troupes des fatigues du siége, et d'attendre les recrues qui devaient la joindre. M. de Zieten avec un corps demeura dans les environs de Landeshut, d'où il tira un cordon jusqu'à Friedland, et M. de Fouqué entra dans le comté de Glatz, pour en garder tous les débouchés. Ces deux corps, qui masquaient les mouvements de l'armée derrière les montagnes, avaient encore l'utilité d'empêcher les Autrichiens de recevoir des nouvelles qui pussent les éclairer sur les desseins des Prussiens.

Pendant que ces dispositions donnaient le change à l'ennemi, l'armée du Roi marcha à Neisse, où elle se sépara en deux colonnes, dont une, où le Roi se trouvait en personne, prit le chemin de Troppau, et celle que conduisait le maréchal Keith, celui de Jägerndorf. Ces deux colonnes débouchèrent le 3 de mai dans les plaines d'Olmütz, l'une par Gibau, et l'autre par Sternberg; M. de Fouqué les suivit aussitôt qu'il remarqua que l'ennemi, ayant pris l'alarme, quittait les environs de Königingrätz pour se porter sur Hohenmauth. M. de Fouqué prit le chemin de Neisse, d'où il convoya nos munitions de guerre et de bouche pour le siége jusqu'à Olmütz. C'était le 12, et le même jour l'armée d'observation passa la Morawa à Littau, d'où le Roi s'avança jusqu'à Olschan : M. de Ville y campait avec sept régiments de cavalerie; il fut attaqué par le prince de Würtemberg, et poussé au delà de Prossnitz vers Wischau. Ce prince campa son corps à Prossnitz, et il y demeura pour observer l'ennemi du côté de Wischau et de Brünn, ayant sous lui quatre régiments de dragons, un de hussards et quatre bataillons.

Le maréchal Keith, ayant fait l'investissement d'Olmütz, ouvrit la tranchée le 27 de mai; il plaça de l'autre côté de la Morawa les dix escadrons de Baireuth, cinq cents hussards et quelques bataillons francs, qui se campèrent proche d'un village nommé Dolein. Pour que le maréchal Keith et l'armée du siége fussent plus en sûreté, on jugea à propos d'éloigner davantage M. de Ville; il pensa être surpris dans son camp, et ne crut trouver de sûreté qu'en se retirant proche des ouvrages de Brünn. L'armée d'observation occupa en même temps toutes les positions qu'on avait eu le temps de lui choisir; en conséquence de quoi le margrave