<204>carré vis-à-vis de laquelle nous avions été à Dermietzel. Les Cosaques mirent le feu à Zorndorf, ce qui embarrassa un peu, parce que la grosse artillerie devait passer ce village pour former des batteries vis-à-vis de l'ennemi. La gauche, qui devait faire la première attaque, s'appuyait à un fond qui tire vers Wilkersdorf. M. de Manteuffel commandait la première attaque, consistant en dix bataillons; il était soutenu par la gauche de la première ligne, commandée par M. de Canitz, et par la seconde ligne de l'armée. On se servit de quelques ravins, à l'abri desquels on couvrit la cavalerie de la gauche contre l'artillerie de l'ennemi, et où toutefois elle était à portée d'agir dès que cela serait trouvé nécessaire. Les ordres du Roi portaient que la première attaque devait, en avançant constamment, s'appuyer à ce ravin, qui la conduisait directement sur la droite des Russes; mais, par des contre-temps et des mésentendus, il arriva qu'elle s'en écarta en approchant de l'ennemi, de façon que M. de Canitz, qui devait être derrière M. de Manteuffel, se trouva à sa droite. L'attaque fut repoussée, et l'infanterie revint en assez grande confusion; mais comme l'ennemi y était aussi, le Roi fit ordonner à M. de Seydlitz de le charger incontinent; il forma trois colonnes, qui percèrent en même temps le carré, et en moins d'un quart d'heure, tout le champ de bataille fut déblayé d'ennemis; ce qui se sauva de l'armée russe passa ce fond qu'elle avait à sa droite, et commença à se reformer vers Quartschen. Le Roi prit alors l'infanterie de sa droite, avec laquelle il fit un quart de conversion, et la forma vis-à-vis de ce fond. On voulut le faire passer aux