<XV>les Prussiens ont tiré d'autres. A Dieu ne plaise qu'on revoie une seconde guerre aussi compliquée et aussi difficile que celle que nous venons de terminer! Il n'est pas probable qu'un pareil enchaînement de causes ramène de longtemps les mêmes conjonctures que celles où nous nous sommes trouvés.
Lorsque la Prusse n'aura pas à combattre contre tant de puissances, elle pourra toujours couvrir l'électorat de Brandebourg et la Silésie, l'un en poussant la guerre en Saxe, l'autre en entrant tout de suite avec l'armée en Bohême. C'est dans une occasion semblable où le détail des camps de la Saxe et de la Bohême, que j'ai rapporté, pourra être d'usage, et abrégera le travail de ceux qui conduiront les armées; car une des choses les plus difficiles à la guerre, c'est, lorsqu'on la porte dans quelque contrée peu connue, de savoir s'y orienter d'abord. On est souvent contraint de prendre des positions au hasard, faute de connaître les bonnes, qui se trouvent quelquefois dans le voisinage; on ne fait que tâtonner, et si l'on se campe mal, on s'expose aux plus grands risques; au lieu qu'en trouvant des campements reconnus bons par l'expérience, on va plus à jeu sûr, et l'on y procède plus méthodiquement.
J'observerai cependant que les camps sont bons ou mauvais relativement aux circonstances : par exemple, celui de Torgau est admirable quand vous avez soixante-