<XVIII>est sans contredit la bonne, et qu'à la première guerre, on les trouvera aussi attentifs à se bien poster qu'ils l'ont été dans celle-ci. Cela m'oblige d'observer qu'un général fera mal s'il se précipite d'attaquer l'ennemi dans des postes de montagnes ou dans des terrains coupés. La nécessité des conjonctures m'a forcé quelquefois d'en venir à cette extrémité; mais lorsqu'on fait une guerre à puissances égales, on peut se procurer des avantages plus sûrs par la ruse et par l'adresse, sans s'exposer à d'aussi grands risques. Accumulez beaucoup de petits avantages : leur somme en fait de grands. D'ailleurs, l'attaque d'un poste bien défendu est un morceau de dure digestion : vous pouvez facilement être repoussé et battu; vous ne l'emportez qu'en sacrifiant des quinze et des vingt mille hommes, ce qui fait une brèche cruelle dans une armée. Les recrues, supposé que vous en trouviez en abondance, réparent le nombre, mais non pas la qualité des soldats que vous avez perdus. Votre pays se dépeuple en renouvelant votre armée; vos troupes dégénèrent, et si la guerre est longue, vous vous trouvez, à la fin, à la tête de paysans mal exercés, mal disciplinés, avec lesquels vous osez à peine paraître devant l'ennemi. A la bonne heure, qu'on s'écarte des règles dans une situation violente : la nécessité seule peut faire recourir aux remèdes désespérés, comme on donne de l'émélique au malade lorsqu'il ne reste aucune autre