<117>quarante escadrons et dix bataillons; il fut chargé de faire une reconnaissance du côté de Parchwitz. Le Roi se rendit au régiment de Zieten, qui campait à l'extrémité de la droite, pour conduire M. de Platen des yeux, et juger s'il avait besoin d'être soutenu, s'il fallait le retirer, ou quelle mesure il serait à propos de prendre. A peine le Roi s'y fut-il rendu, qu'une nuée de trois à quatre mille Cosaques fondit sur le régiment de Zieten, avec ces cris et ces clameurs que ces barbares ont coutume de faire en attaquant. Le Roi envoya en hâte à l'armée, pour faire avancer les premiers régiments qui campaient à la droite, et, en attendant qu'ils arrivassent, on se mit en devoir de se défendre. Les escadrons se partagèrent en deux, pour mieux garnir leur front et couvrir leurs flancs; devant chaque troupe on fit avancer un bas officier avec dix hussards, qui avaient ordre de demeurer serrés et immobiles, et de ne se défendre qu'à coups de carabine, en escarmouchant; aussitôt que les Cosaques faisaient mine de vouloir fondre sur ces petites troupes détachées, les escadrons qui étaient derrière elles, les soutenaient le sabre à la main, sans cependant s'engager. Cette escarmouche dura une heure et demie; aussitôt que les Cosaques aperçurent de loin le secours qui avançait, ils prirent la fuite avec précipitation, et se retirèrent du côté de Gross-Wandris. Quiconque sait garder la contenance vis-à-vis des Cosaques, n'a pas de grands risques à courir; car le régiment de Zieten, bien inférieur en nombre à ces barbares, se soutint seul contre eux, sans qu'il y eût un hussard de pris ou de blessé.
A peine le secours de l'armée eut-il joint le Roi, qu'on aperçut dans les plaines de Jauer quarante escadrons autrichiens, qui au grand trot s'avançaient vers Wahlstatt. M. de Platen, de son côté, avait poussé les Russes au delà de Gross-Wandris; le Roi l'avait fait suivre par M. de Zieten avec six bataillons et dix escadrons pour le soutenir, et il le suivit enfin lui-même. A peine ces troupes furent-elles sur la hauteur de Wirchen, qu'on aperçut la tête de la cavalerie autrichienne débouchant du côté de Wahlstatt. Elle fut accueillie par une bonne bordée de canons, et incontinent après, M. de Reitzenstein l'attaqua avec les dragons de Finck et deux escadrons de Czettritz. Après deux charges vives et consécutives, M. de Reitzenstein les culbuta dans le défilé dont