<131>jusqu'au 10 de décembre, que les troupes entrèrent dans les quartiers d'hiver. M. de Loudon avait déjà renvoyé en Saxe le détachement d'O'Donnell, et ses troupes se cantonnaient dans les montagnes. Les Russes étaient entrés dans le comté de Glatz. De la part des Prussiens, le régiment de Bernbourg fut jeté dans Neisse; M. de Wied hiverna aux environs de Grottkau avec dix bataillons et autant d'escadrons. Les environs de Breslau furent occupés par vingt bataillons et quarante escadrons, et M. de Zeunera marcha à Glogau, pour que cette place fût au moins durant l'hiver hors d'insulte. Outre cela, M. de Schmettaub partit avec quelque cavalerie pour Guben, afin d'assurer la communication de Berlin et de l'armée de Saxe.

Après avoir rapporté sans interruption ce qui se passa cette année en Silésie, nous allons jeter un coup d'œil sur les événements de la Poméranie. Le prince de Würtemberg était entré dans le camp de Colberg le 4 juin, où M. de Thadden le joignit le 7 du même mois. La position des Prussiens entourait Colberg de manière que les deux ailes du retranchement aboutissaient à la Baltique. La rivière de Regac couvrait la droite du camp, et le centre, qui en était la partie la plus abordable, était défendu par de bons retranchements. D'abord M. de Werner avait été détaché à Cörlin,d d'où il se retira à l'approche de M. de Romanzoff, qui s'avançait à la tête de douze mille Russes. M. Romanzoff choisit sa première position au Gollenberg. Tout demeura assez tranquille jusqu'au 20 d'août, que les flottes russe et suédoise combinées parurent devant Colberg; elles s'approchèrent du port, et canonnèrent vivement sur les batteries des Prussiens, qui défendaient le port et le rivage. M. de Romanzoff prit ce temps-là pour s'approcher du prince de Würtemberg, et se campa à un quart de lieue des Prussiens. Le prince de Würtemberg n'avait rien à craindre jusque-là. Il n'avait qu'un reproche à se faire, qui était de n'avoir pas fourni les magasins d'approvision-


a Charles-Christophe de Zeuner, né à Stettin en 1703, devint en 1760 général-major et chef du régiment d'infanterie no 1.

b Jean-Ernest de Schmettau, général-major en 1757, devint chef du régiment de cuirassiers no 4 le 10 janvier 1758.

c Persante.

d Cöslin.