<143>par M. de Spörcken. Les deux maréchaux français s'avancèrent le 15 de juillet sur le prince Ferdinand. Leur armée, étendue en demi-cercle, embrassa toute la circonférence de son camp, car ils avaient leurs deux ailes sur la Lippe. M. de Broglie força d'abord le poste de Nehlen, défendu par des grenadiers anglais, et, enflé de ce succès, il fit attaquer un petit bois devant le village de Vellinghausen, occupé par la légion britannique; mais il ne put la déloger d'un poste qu'elle soutint avec fermeté et avec constance. Vers les six heures du soir, le combat parut devenir général, et il l'aurait été, si l'obscurité de la nuit ne l'eût suspendu. Le feu recommença le lendemain, dès la pointe du jour. M. de Soubise entama la partie où commandait le Prince héréditaire. Il attaqua un village, mais la vigoureuse défense d'une redoute l'arrêta. En attendant, M. de Broglie faisait des efforts, de son côté, contre le prince Ferdinand; mais ces efforts étaient mous, tellement que le prince s'aperçut, durant le combat, d'un certain flottement dans l'infanterie française, qui dénotait de l'incertitude et du découragement. Il en profita en grand général : M. de Wangenheim l'étant venu joindre alors, il sortit de son poste avec seize bataillons, chargea brusquement les troupes de M. de Broglie, les enfonça et les réduisit à prendre la fuite. Ce coup inattendu obligea les deux maréchaux à lâcher prise; ils perdirent six mille hommes, au lieu que la perte des alliés ne passa pas deux mille, parce qu'ils étaient bien postés et victorieux.
Après l'action, M. de Soubise se sépara de M. de Broglie, et s'approcha de la Ruhr, tandis que son collègue tirait vers Paderborn. Le Prince héréditaire suivit M. de Soubise, et se porta au Haarstrang, pour l'empêcher de repasser la Ruhr; le prince Ferdinand suivit M. de Broglie. Cette armée française s'étendait derrière le Wéser, de Paderborn jusqu'à Hameln. Elle commençait à se fortifier à Hoxter, et y formait un amas de munitions de guerre et de bouche, ce qui fit juger que son dessein était d'assiéger Hameln; sur quoi le prince Ferdinand y détacha M. de Luckner; et comme il ne pouvait empêcher ce siége qu'en donnant à M. de Broglie quelque inquiétude ailleurs, il détacha MM. de Wangenheim et de Wutgenau, qui pénétrèrent par le pays de Waldeck, et défirent un détachement ennemi près de Stadtberg. Cette