<167>tissait la communication de Berlin, d'où l'armée tirait ses approvisionnements. Du côté des Autrichiens, le cordon commençait à Jagerndorf, d'où il tirait sur Neustadt, Weidenau, Johannesberg, Wartha, Silberberg, Bögendorf, la montagne de Zobten, Striegau et Hohenfriedeberg. Le gros de leur infanterie cantonnait dans les montagnes, et les Russes avaient leurs quartiers dans le comté de Glatz. Il y eut quelques expéditions de partis durant l'hiver, mais qui ne furent d'aucune conséquence. Le colonel Alton, qui passait l'hiver à Reichenbach, voulut surprendre le quartier de M. de Prittwitz à Rothensirben. Prittwitz en eut vent; il s'embusqua avec sa troupe sur le chemin par lequel l'Autrichien devait passer, le battit, et lui enleva cent hommes.
La révolution arrivée en Russie et les bonnes dispositions de Pierre III pour les Prussiens donnèrent lieu à la séparation du corps de Czernichew de l'armée impériale. M. de Czernichew quitta le comté de Glatz, passa l'Oder à Auras, et retourna en Pologne. Cette révolution donna lieu également à la paix qui se négociait avec les Suédois; et comme dès lors on en prévoyait l'heureuse issue, le Roi se trouvait par là le maître de disposer de toutes les troupes qu'il avait employées contre cette couronne. M. de Belling avec vingt escadrons, et M. de Billerbeck avec six bataillons, furent destinés à renforcer l'armée de Saxe. Le prince de Bevern, le prince de Würtemberg et M. de Werner reçurent ordre de joindre l'armée de Silésie aussitôt que les conjonctures leur permettraient de quitter la Poméranie.
Le Roi se proposait d'ouvrir cette campagne par une diversion qu'il prétendait faire en Hongrie. Selon ce projet, M. de Werner devait joindre les Tartares du côté de Bude, et soutenir les incursions qu'ils auraient faites tant dans ces environs qu'en Autriche même; ce qui faciliterait les opérations du Roi en Silésie, où il fallait reprendre Schweidnitz, et, après avoir terminé ce siége, renforcer l'armée de S. A. R. le prince Henri, pour qu'elle pût tenter tous les moyens pour reprendre Dresde. Mais ces projets furent changés depuis, à cause du traité d'alliance qui se conclut avec la Russie.
On pensa, dès le 15 de mars, à rapprocher les divers corps qui devaient composer l'armée : pour cet effet, M. de Schencken-