<174>une redoute voisine. M. de Kleist, qui passait la Mulde plus bas, prit en même temps l'ennemi à dos, tandis que les colonnes de l'infanterie gagnaient la hauteur. Ces mouvements compassés étonnèrent les Autrichiens, et ils abandonnèrent leurs forts. Pendant ce temps-là, M. de Kleist avec ses hussards donna sur les cuirassiers de de Ville, et les mit en fuite. Comme il les avait poussés, sa poursuite lui donna de l'avance sur l'infanterie de l'ennemi, qui était en pleine retraite. Il l'attaqua de front, pendant que l'infanterie prussienne la talonnait de près, de sorte que la confusion et le désordre s'y mit; et il n'échappa de tout ce corps des Impériaux que ceux qui de bonne heure avaient eu la prudence de se sain er à Waldheim. M. de Zedtwitz et deux mille hommes de son détachement tombèrent entre les mains du vainqueur.

Le même jour, S. A. R. fit marquer le camp de ses troupes au village de Knobelsdorf, et fit avancer MM. de Hülsen et de Forcade, qui prirent la position de Schlettau et des Katzenhauser. Le 13, l'armée du prince marcha sur Oederan; elle aperçut à quelque distance de sa marche des troupes autrichiennes qui venaient de Waldheim, auxquelles s'étaient joints les fuyards de la veille. M. de Kleist chargea leur arrière-garde, qu'il mit en déroute; de là il donna sur le régiment de Luzani, et lui prit cinq cents hommes.

M. de Maguire, qui commandait à Freyberg, apprenant ce qui s'était passé à Rosswein,a ne voulut pas s'exposer à un sort pareil. Il évacua le Zinnwald, Nossen et Freyberg, et se retira à Dippoldiswalda. S. A. R. prit aussitôt le camp de Freyberg. Elle poussa son avant-garde à Bobritzsch, et M. de Seydlitz nettoya tous les bords de la Wilde Weisseritz. Le Prince prit, le 16, le camp de Pretzschendorf, d'où il poussa un détachement à Reichsstadt. Il établit des postes de Satisdorf à Frauenstein, pour garder tous les passages par lesquels l'ennemi aurait pu former quelque entreprise sur les troupes. MM. de Hülsen et de Forcade s'avancèrent en même temps que le Prince, et prirent une position entre Wilsdruf et Constappel; ils garnirent les villages de Braunsdorf,


a L'affaire du 12 mai 1762, qui porte ici le nom de Rosswein, était ordinairement nommée autrefois affaire de Döbeln.