<175>Hartha et Weisdropp de troupes légères, afin d'assurer la communication du camp du Landsberg avec celui de Pretzschendorf.
Pendant que les Prussiens poussaient ainsi leurs avantages contre les troupes impériales, l'armée des cercles, aux ordres du prince de Stolberg, s'avançait vers Tschopa. S. A. R., qui ne pouvait souffrir d'ennemi si proche de ses derrières, se vit dans la nécessité d'envoyer quelque détachement de ce côté-là. Elle opposa M. de Bandemera aux cercles, avec mille chevaux, soutenus de quatre bataillons. M. de Ban-demer occupa les bords de la Flöha; il envoya M. de Röder à la découverte. Cet officier fut assailli par tout ce qu'il y avait de cavalerie dans l'armée de l'Empire; il se serait néanmoins retiré sans perte considérable, si M. de Bandemer ne se fût avisé très-imprudemment de passer le défilé de la Flöha pour le secourir. Cette troupe, qui bouchait le passage, augmenta la confusion et l'embarras de celle de M. de Röder, qui était dans la disposition de se retirer. Les Prussiens avaient à combattre contre un nombre supérieur au leur du quadruple, et le nombre, pour cette fois, triompha de la valeur : ils perdirent, en se retirant, quatre canons et environ cinq cents hommes. Ce contre-temps obligea S. A. R. à changer de mesures. Elle fit partir M. de Canitz de Pretzschendorf avec des troupes fraîches, et il se posta à Oederan, où il n'était qu'à deux milles de l'ennemi, campé à Chemnitz. L'armée du prince Henri occupait un grand front; pour obvier aux inconvénients qui résultaient des fréquents détachements qu'il était obligé de faire, il fit travailler à fortifier tous les lieux qu'il occupait; on pratiqua des inondations à ceux qui en étaient susceptibles; on fit des abatis dans les forêts, et l'on retrancha les terrains où il n'y avait ni marais, ni ruisseau, ni bois, dont on pût tirer parti.
M. de Serbelloni, las de l'inaction dans laquelle il avait langui jusqu'alors, résolut d'exécuter un projet qui devait le combler de gloire. Il commença par se faire joindre par M. de Stampach, qui avec un corps de sept mille hommes s'était tenu jusqu'alors dans la gorge de Zittau. Avec ce renfort, M. de Serbelloni partit
a Joachim-Chrétien de Bandemer, né en 1702, devint général-major le 3 octobre 1757, et en janvier 1759, commandeur en chef du régiment des Leib-Carabiniers (régiment de cuirassiers no 11). Il mourut en 1764.