<176>de Dippoldiswalda, pour surprendre les troupes légères de S. A. R., qui campaient à Reichsstadt. Mais MM. de Kleist et d'Egloffstein se replièrent à son approche sur le camp de Pretzschendorf. Le bataillon de Heer,a nouvellement levé, perdit quelque monde en se retirant. Cette grande expédition se termina par une canonnade, qui dura toute la journée. Dès le lendemain, S. A. R. renvoya MM. de Kleist et d'Egloffstein occuper le même poste. Comme cependant ce détachement n'était ni nécessaire ni essentiel à Reichsstadt, on le retira quelques jours après.

M. de Belling, que la signature de la paix avec les Suédois avait retenu jusqu'alors dans le Mecklenbourg, ne put joindre l'armée de Saxe que le 18 de juin. Ce renfort mit S. A. R. en état de pouvoir tenter quelque entreprise contre l'armée des cercles. Il était nécessaire et même indispensable pour l'armée de Saxe qu'elle se débarrassât d'un ennemi qu'elle avait à dos, et dont le voisinage, dans de certaines conjonctures fâcheuses, pouvait devenir funeste. M. de Seydlitz fut chargé de la conduite de cette entreprise. Il se porta sur Penig; le prince de Stolberg, qui avait vingt et un bataillons et trente et un escadrons dans son armée, se replia sur Annaberg. Sa retraite de Chemnitz donna la liberté à M. de Canitz de se joindre à Zwickau à M, de Seydlitz. Les troupes des cercles quittèrent la Saxe, et perdirent beaucoup de monde en se retirant à Baireuth. Pendant ce temps, M. de Kleist agissait du côté de Marienberg, dont il délogea le colonel Torôk, qu'il rejeta en Bohême; après quoi il rejoignit l'armée.

Tandis que le prince de Stolberg se réfugiait dans le sein de l'Empire, M. de Serbelloni méditait un projet plus important encore que le précédent. Il se proposait de battre M. de Hülsen, en se glissant le long de l'Elbe pour tourner sa position. Afin de mieux cacher son dessein, il fit alarmer un matin tous les postes avancés du camp de Pretzschendorf. Une colonne de sept mille hommes se présenta sur la droite du village de Hennersdorf, faisant mine de vouloir tenter le passage de la Steinbrückmühle; une autre colonne se mit en bataille vis-à-vis de Frauenstein.

Durant ces ostentations, M. de Ried, qui commandait un dé-


a Nicolas Heer, Suisse de nation. Le 6 janvier 1761, il fut nommé major et chef d'un bataillon franc formé par lui.