<177>tachement de douze bataillons à Bennerich, ayant été renforcé la nuit précédente par seize bataillons et par vingt-cinq compagnies de grenadiers, se forma le matin en trois corps sur les hauteurs de Bennerich. La première colonne se porta sur le village de Grumbach, dont elle délogea un bataillon franc, qui se jeta dans la redoute du Pfarrholz; mais l'ardeur des Autrichiens fut tempérée par le feu des batteries du Landsberg. La seconde colonne des ennemis s'avança vers Kobach; et la troisième, qui était celle de la droite, délogea un bataillon prussien du village de Weisdropp. Cette dernière colonne fut arrêtée par le feu de la redoute de Constappel, que défendait le bataillon de Car-lowitz. Après une résistance vigoureuse de la part des Prussiens, l'ennemi fut forcé de se retirer, et les secours que S. A. R. envoya de Pretzschendorf au Landsberg, n'arrivèrent qu'après que l'action était finie. L'ennemi se contenta de faire des attaques molles et mal soutenues; il sacrifia inutilement dans cette occasion des troupes dont il aurait pu tirer un meilleur parti, s'il avait su les conduire avec plus d'audace.

Pendant que la fortune balançait en Saxe les destins des Prussiens et des Impériaux, elle se déclara entièrement dans l'Empire en faveur des alliés et du prince Ferdinand. Les Français s'étaient bornés cette année à n'avoir qu'une armée en Allemagne, avec une réserve pour couvrir le Bas-Rhin. Cette réserve, dont le prince de Condé avait le commandement, était forte de quarante-six bataillons et de trente-huit escadrons. L'armée sous les ordres de MM. de Soubise et d'Estrées consistait en cent onze bataillons et en cent vingt et un escadrons. Ces maréchaux se proposaient de pénétrer avec leurs forces dans l'électorat de Hanovre. Le projet du prince Ferdinand était tout contraire au leur, car il se préparait à chasser les Fiançais de la liesse. Il partagea d'abord son armée à l'exemple des Français : il détacha vingt bataillons et vingt et un escadrons avec le Prince héréditaire pour s'opposer au prince de Condé, et il se réserva soixante-deux bataillons, soixante et un escadrons et cinq mille hommes de troupes légères pour l'exécution de son projet.

Le prince de Condé ouvrit la campagne au Bas-Rhin. Il passa ce fleuve le 10 de juin, rassembla ses troupes à Bochum, et fit