<181>Lahn, et l'autre, qui enfermait Hersfeld, Melsungen, Cassel et Münden, aboutissait à la Fulde.

Le prince Ferdinand brûlait d'ardeur d'en venir à une décision; il voulait frapper un coup qui pût lui procurer la supériorité sur les Français pour le reste de la campagne. Dans cette vue, il renforça le Prince héréditaire de quinze bataillons et de vingt escadrons. Le projet que les alliés avaient formé, était d'enlever le corps de M. de Lévis. Le Prince héréditaire y aurait réussi, si M. Luckner fût arrivé à temps; cependant peu de Français lui échappèrent. Après cette expédition, il poussa le prince de Condé des bords de l'Ohm au delà de Giessen, à un vieux retranchement des Romains qu'on appelle le Polgraben; mais cela se termina par une canonnade. Toutefois M. de Soubise, ne pouvant se soutenir plus longtemps en Hesse sans s'exposer aux plus grands hasards, évacua Göttingue, jeta quatorze bataillons dans Cassel, et se retira, par Hersfeld, sur Fulde. Le prince Ferdinand le côtoya de près; en même temps, il détacha derrière lui le prince Frédéric de Brunswic pour bloquer Cassel. Les Français reculèrent jusqu'au Main, parce que la grande armée ne pouvait autrement que par cette marche se rejoindre à la réserve du prince de Condé.

Ce prince, qui se repliait par Butzbach et Friedberg sur Francfort, était vivement talonné par le Prince héréditaire. L'armée des alliés ayant établi son camp à Schotten, sur la Nidda, le Prince héréditaire reçut des ordres pour occuper Fritzlar. Il était en marche pour Assenheim; ayant été averti par le sieur Luckner que Friedberg et les hauteurs de Nauheim étaient occupées par l'ennemi, il y marcha en hâte; il attaqua les Français, qu'il délogea de la hauteur; mais il ne tarda pas à s'apercevoir qu'au lieu de combattre avec un détachement, il avait affaire à l'avant-garde de l'armée de Soubise. Cette armée s'avance sur plusieurs colonnes; on l'attaque à son tour, il se défend vaillamment; mais ayant eu le malheur d'être dangereusement blessé, ses troupes plièrent, et ne purent plus se rallier.

Ce désastre obligea le prince Ferdinand à changer de dessein et de position. Il transporta son camp à la Horlof, vis-à-vis de Friedberg, et y resta jusqu'au 7 de septembre. Mais ayant eu vent que les Français filaient à la sourdine vers Butzbach, il jugea que