<193>troupes. Il était couvert par M. de Röell, que le Roi, durant toute la campagne, avait placé avec mille chevaux dans cette partie pour observer l'ennemi, de sorte que les Autrichiens n'eurent aucun indice qui leur dénotât l'approche des Prussiens. Pour M. de Möllendorff, qui passa, la nuit, par Bunzelwitz et Kreissau, il se porta le lendemain matin sur la gauche de Polnisch-Weistritz, tandis que M. de Knobloch, qui venait avec sa brigade et dix escadrons du pied des montagnes de Hohengiersdorf, se porta sur la droite du village. Par la jonction de ces deux généraux, le Roi coupait au corps de Burkersdorf, et par conséquent à l'armée autrichienne, sa communication avec Schweidnitz. Le corps de M. de Wied était destiné à l'attaque de Leutmannsdorf; ceux de MM. de Knobloch et de Möllendorff, à celle de Burkersdorf.

Afin de ne rien omettre des mesures qui furent prises pour cette entreprise, nous remarquerons que M. de Manteuffel avait été posté d'avance sur le plateau de Hohengiersdorf, où les fortes batteries qu'on y avait établies, servaient à prendre à revers les retranchements les plus voisins de ce poste, occupé par M. d'Okelly. Pour plus de sûreté encore, on avait détaché le prince de Würtemberg avec vingt escadrons, pour observer durant l'action les postes des Autrichiens de Silberberg et de Wartha, et pour que de là l'ennemi ne pût point prendre à dos M. de Wied, durant qu'il attaquerait les Autrichiens à Leutmannsdorf. Le maréchal Daun méritait encore une attention : il fallait le contenir durant l'attaque, pour l'empêcher d'envoyer des secours aux postes qu'on attaquait. A cette fin, M. de Gabelentz fut chargé de faire quelques démonstrations vers Braunau, pour attirer sur lui l'attention de l'ennemi. M. de Ramin eut ordre d'escarmoucher avec les postes des Impériaux vers Tannhausen. La grande armée devait détendre ses tentes et se mettre en ordre de bataille, et il fut commis à M. de Manteuffel de faire harceler les pandours qui étaient entre son camp et la droite des Autrichiens. Ces diverses attentions qu'on donna au maréchal Daun, l'empêchant de pénétrer le projet des Prussiens, leur donnèrent celui d'exécuter leur dessein.

A l'égard des attaques mêmes, il fallait que celle de M. de Wied précédât celle de M. de Möllendorff, parce que ce général,