<195>riva trop tard, et fut entraîné dans la fuite par ceux des Autrichiens qui venaient d'être battus à Leutmannsdorf.

Dès que M. de Wied fut maître des hauteurs, les batteries prussiennes d'Ohmsdorf commencèrent à tirer sur l'ennemi; quinze cents chevaux que M. d'Okelly avait placés devant son infanterie, dans un fond, et qui, ne s'attendant à rien moins qu'à être attaqués, avaient mis pied à terre, se trouvant inopinément foudroyés et bombardés par des batteries qui leur étaient dérobées à la vue, se culbutèrent sur leur propre infanterie, la mirent en confusion, et l'entraînèrent pêle-mêle avec eux jusque vers l'armée du maréchal Daun. Par la fuite de ces troupes, les redoutes de ce poste ne restèrent que faiblement garnies. Aussitôt M. de Möllendorff se jeta par sa gauche dans le bois qui communique avec ceux de Leutmannsdorf, et tournant M. d'Okelly par les montagnes, il délogea l'ennemi après une médiocre résistance. L'infanterie prussienne mit le feu aux palissades d'une redoute où les Autrichiens tenaient encore, ce qui les contraignit enfin de l'abandonner. Cependant M. d'Okelly se soutenait, indépendamment de cette attaque, sur le plateau qui est à la droite du chemin de Polnisch-Weistritz à Königsberg. Pour l'obliger à quitter encore ce reste de sa position, M. de Möllendorff établit une batterie sur la montagne qu'il avait emportée, et l'on approcha les quarante obusiers du pied de la montagne dont on n'avait pas délogé l'ennemi; M. de Manteuffel prit en même temps à revers ces retranchements, qui étaient voisins de son poste de Hohengiersdorf. Ces canonnades par devant, par derrière et en flanc contraignirent enfin l'ennemi à se retirer. Toutes ces différentes attaques valurent deux mille prisonniers aux Prussiens. La garnison de Schweidnitz fit à la vérité une sortie durant l'action; mais la cavalerie qu'on lui opposa, et quelques volées de canon qu'on lui tira en même temps, la firent rentrer dans la place avec quelque précipitation.

Par la manœuvre qu'on venait d'exécuter, M. de Wied, qui se trouvait proche de Heidelberg, coupait en quelque manière l'armée impériale du comté de Glatz. Le maréchal Daun, convaincu de la nécessité où il se trouvait de changer de position, décampa le soir même; il appuya sa droite sur la Eule, la plus haute montagne des environs, d'où son front de bataille s'éten-