<206>du prince de Stolberg et de l'armée de l'Empire pour les observer, et avec son détachement il entra en Bohême, où ayant fait une marche forcée, il arriva le 31 à Kommotau. M. de Kleist y pénétra le 1er d'août par le village de Göhren. Tous les postes d'avertissement de l'ennemi furent mis en fuite. M. de Seydlitz reconnut le même jour le camp de Teplitz, et fit ses préparatifs pour l'attaquer. Le lendemain, il voulut occuper une hauteur que les Impériaux avaient négligé de garnir; il arriva, par une singularité à laquelle il ne pouvait pas s'attendre, que les Prussiens gravirent cette colline de leur côté, et les ennemis d'un autre. Les Autrichiens, qui l'occupèrent les premiers, gagnèrent par là l'avantage du terrain, qui les favorisa. M. de Lôwenstein, qui les commandait, reçut des renforts durant l'action, et les Prussiens furent repoussés avec perte de quatre cents hommes et de deux canons. M. de Seydlitz n'avait employé que quatre bataillons à cette attaque; les ennemis en avaient douze : il fallut céder au nombre. Ce corps, qui ne put point remplir le but de sa destination, se retira en Saxe, et se retrancha à Porschenstein. Quoique l'attente de S. A. R. ne fût pas remplie, et que ce coup eût manqué, toutes ces entreprises successives empêchèrenta la jonction de l'armée de l'Empire à celle des Impériaux tout le mois d'août.

Le prince de Stolberg, qui n'avait que cinq cents chevaux en tête, ne trouvant plus d'obstacle assez considérable pour l'empêcher d'agir, marcha avec son armée de Baireuth à Kaaden, où le colonel Török le joignit. Du côté des Prussiens, M. de Belling avait naguère joint l'armée de Saxe; il fut aussitôt mis en œuvre, et envoyé dans le Voigtland, d'où ce général profita de l'absence du prince de Stolberg, et fit une incursion en Bohême, dans l'intention de l'y rappeler. Il arrive soudain devant les portes d'Éger, fait tirer quelques coups de canon contre la ville, et il s'en faut peu que la faible garnison qui défend la place, ne se rende à ses hussards. Mais S. A. R. eut bientôt besoin de son corps ailleurs, et il fut obligé de passer en Lusace pour s'opposer à M. Luszinzky, qui rôdait avec son corps du côté d'Elsterwerda et de Senftenberg, et auquel on prêtait de plus grands desseins


a Après « ces entreprises successives » l'Auteur a oublié le verbe. Nous conservons le mot empêchèrent, intercalé par les éditeurs de 1788.