<208>avec M. de Kleist au village de Hartmannsdorf, d'où ils poussèrent à Gross-Schirma, pour en défendre le gué contre M. de Lowenstein, qui s'était posté derrière le ruisseau et le village de Chemnitz.

Le camp de Freyberg, que S. A. R. avait pris, avait encore le défaut d'être trop étendu, ou, pour mieux dire, l'armée avait celui de n'être pas assez nombreuse. Enfin, on avait à défendre tous les gués de la Mulde, et surtout le flanc droit, qui fait front au village de Brand et vers la Rathsheide. Outre ce grand emplacement à défendre, il fallait assurer la communication avec les camps des Katzenhäuser et de Meissen, en occupant le poste de Nossen. MM. de Hülsen et de Forcade n'avaient à eux deux que quatorze bataillons pour soutenir les bords de la Triebisch, de sorte qu'il ne pouvait plus détacher un homme, à moins que de se dégarnir entièrement. Le prince résolut de retrancher son camp; mais il ne put rassembler assez de travailleurs, ni ramasser des instruments en aussi grand nombre qu'un travail aussi étendu semblait le demander, de sorte que les ouvrages qu'on avait projetés, ne furent qu'à peine ébauchés.

Telle était la situation des affaires, lorsque, le 14 au matin, M. de Ried parut avec dix-huit bataillons vis-à-vis de M. de Hülsen, sur les hauteurs de Seligstadt. Le centre de l'armée de M. de Hadik se porta en même temps sur Niederausche;a les troupes des cercles se campèrent au village de Chemnitz; M. de Campitelli se forma au village de Weissenborn, à l'extrémité de la droite de S. A. R.; et outre les corps dont nous venons de parler, M. de Kleefeld se porta avec cinq mille chevaux contre M. de Belling, pour le déloger de Hartmannsdorf. Belling fit mine de se retirer : mais faisant soudain volte-face, il chargea l'ennemi avec tant de furie, qu'il le tourna en fuite, et reprit son poste. Les deux armées passèrent la nuit au bivouac.

Le lendemain, l'ennemi attaqua sérieusement tous les passages de la Mulde. Il fut repoussé par les Prussiens de tous les côtés. Immédiatement après que les assaillants se furent retirés, S. A. R.


a Il n'existe pas d'endroit de ce nom : la relation officielle porte Nieder-Schöne. Voyez Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1762, p. 530.