<210>ennemis. Il était obligé de rechasser les Impériaux et les troupes des cercles des montagnes de la Saxe, tant parce qu'il en avait besoin pour faire subsister ses troupes pendant l'hiver, que parce qu'il était important de ne pas perdre de terrain à l'approche de la paix. Outre cela, ne devait-il pas venger l'honneur des armes prussiennes, et ne pouvait-il pas appréhender avec fondement que s'il laissait le temps au prince de Stolberg d'attendre ses secours, ce prince n'entreprît lui-même une expédition contre les Prussiens? La prudence, l'honneur, l'intérêt, la politique, tout se réunissait pour qu'il prévînt les ennemis.
S. A. R. ne tarda pas à exécuter son projet. Elle se mit en marche le 28 d'octobre. Sa droite passa par les villages de Braunsdorf et de llennersdorf; sa gauche, après avoir passé le défilé de Grüna, se sépara en deux corps, dont l'un s'arrêta à Hennersdorf, et l'autre, à Gross-Schirma. Ces troupes se mirent en mouvement le 29. L'extrémité de la gauche, destinée pour attirer sur elle l'attention de l'ennemi, fut rangée par M. de Forcade sur la hauteur de Gross-Schirma. M. de Belling chassa les Impériaux du bois de la Struth, et s'y établit avec deux bataillons et dix escadrons. Cette position donna l'aisance à M. de Stutterheim l'aîné d'établir des batteries contre les redoutes que l'armée des cercles avait près de Waltersdorf. La droite du prince continua sa marche, et laissa cette batterie et le bois de la Struth à gauche. M. de Kleist avec son avant-garde fut obligé de déblayer deux abatis soutenus de Croates, et d'en déloger les troupes, pour en ouvrir le chemin à la colonne de S. A. R. Cependant le prince de Stolberg et M. de Campitelli s'étaient mis en bataille autour de Freyberg. Leur droite s'appuyait à Tuttendorf; leur gauche, qui s'étendait derrière le défilé de Waltersdorf, allait aboutir au Spittelwald; outre cela, ils avaient fait construire des redoutes sur les hauteurs de Curbitz,a qu'ils avaient entourées d'abatis. La marche que S. A. R. prenait, la conduisit directement à dos de cette position. Aussitôt que le prince de Stolberg s'en aperçut, il fit usage de la seconde ligne pour en remplir le vide qui restait entre sa gauche et la hauteur des Drey Kreuze. A trois mille pas de cette armée, entre le Brand et Erbisdorf, on aperçut encore
a Probablement il faut lire du Kuhberg.