<211>un corps d'à peu près six mille hommes qui se présentait sur ces hauteurs, commandé par un général Mayer.

Les Prussiens étaient déjà arrivés au Spittelwald : ils l'attaquèrent vigoureusement, et y prirent tout un bataillon impérial de Wied. MM. de Diringshofenb et de Mansteinb furent postés à ce bois, entre le village de Saint-Michel et le Spittelwald, avec quatre bataillons et six escadrons, pour tenir en échec le corps de ce général Mayer. Ces précautions prises, les grenadiers prussiens passèrent la partie de ce bois la plus attenante au village de Saint-Michel, et se mirent en bataille vis-à-vis de la hauteur des Drey Kreuze. Ces grenadiers, soutenus de cuirassiers et de dragons, attaquèrent l'ennemi, et après un feu qui dura à peu près une heure et demie, ils remportèrent la victoire. M. de Seydlitz donna alors avec sa cavalerie sur les fuyards, et fit des prisonniers jusqu'aux portes de Freyberg. Les troupes des cercles abandonnèrent sur cela les redoutes du côté de Waltersdorf. M. de Stutterheim saisit ce moment pour passer ce défilé et lâcher sa cavalerie sur les fuyards, ce qui augmenta la confusion et la déroute des vaincus. M. de Buttler, qui n'avait point passé la Mulde, n'ayant été jusqu'alors que spectateur de l'action, voulut y être pour quelque chose : il envoya, mais trop tard, le régiment de Joseph Esterhazy au secours des cercles, et tout ce régiment fut fait prisonnier. Enfin, le prince de Stolberg, Campitelli, Mayer, et Buttler même, tous s'enfuirent jusqu'à Frauenstein, où à peine ils se crurent en sûreté. Ils perdirent dans cette bataille trente pièces de canon, soixante-six officiers, et près de huit mille hommes, dont quatre mille furent faits prisonniers par S. A. R. La perte des Prussiens ne monta pas à mille hommes, parce qu'ils n'éprouvèrent pas une résistance bien opiniâtre; ils n'étaient forts que de vingt-neuf bataillons et de soixante escadrons. L'ennemi qu'ils eurent à combattre, outre l'avantage que lui donnait le terrain, s'il avait su s'y défendre, avait quarante-neuf batail-


b Bernard-Alexandre de Diringshofen, colonel et chef d'une brigade. Le 8 avril 1763, il devint chef du régiment d'infanterie no 24, et le 20 mai 1764, général-major.
     Léopold-Sébastien de Manstein, colonel, et, en 1762, chef du régiment de cuirassiers no 7. Il devint général-major le 2 septembre 1764.